Francs-Mâchonnes & Francs-Mâchons à Montmartre pour le mâchon de la saucisse À La Bonne Franquette

Le mâchon est un casse-croûte du matin traditionnel à Lyon. On le prend généralement dans des bistrots où l’on peut aussi manger, appelés localement « bouchons ». La cochonnaille est l’une des impératives composantes de ce casse-croûte. La tradition remonte au temps des canuts, travailleurs de la soie lyonnais. À la description suivante — que décrivait Marcel-E Grancher in Tout pour la tripe ! publié aux éditions Rabelais en 1965 (pages 54-55), on pourrait encore ajouter (ou substituer) pâtés et terrine, fromage de tête et jambon persillé.
« Mais, pour le menu peuple tout au moins, et même pour l’ensemble de ceux qui, ne travaillent pas à temps fixe – c’est-à-dire pour « les hommes libres » –, il est admis qu’après le premier jus, pris hâtivement à domicile, avant le départ, on se retrouve entre huit et neuf heures dans un bouchon propice – après avoir jeté un coup d’œil sur le courrier – pour un autre « café au lait », généralement composé de saucisson, de petit salé, de tripes, d’andouillettes, de fromage fort – la moindre des choses, quoi !… –, le tout confortablement arrosé de beaujolais nouveau, parfois avec le café et la goutte de marc surérogatoire. Il ne faut pas se laisser abattre !… Et le vieux dicton est toujours en vigueur de ce canut qui proclamait : « Au travail, on fait ce qu’on peut, mais à table, on se force !… »
Toujours est-il que les Francs-Mâchonnes & Francs-Mâchons de Paris ont organisé un mâchon consacré à la saucisse, en honneur du livre d’Émilie Greenberg J’aime la saucisse dont je vous ai déjà fait la chronique (que vous retrouverez plus bas), et que l’événement se déroulait au bistrot de Montmartre « À La Bonne Franquette », chez nos amis de toujours, Patrick, Luc et Anne Fracheboud. Et comme vous pouvez voir, le menu n’était pas pour des fillettes :
Je passe sur l’apéro où les quatre-vingt convives que nous étions ont pu se retrouver ou faire connaissance. Après quasiment un an et demi de confinement, il nous a semblé revivre.
Quant au repas lui-même, je vais me contenter de vous faire saliver avec des photos :




Comme de bien entendu, nous avons commencé ces agapes à 9 h du matin pour l’apéro et vers 9 h 30 pour le mâchon, ce qui nous a menés pas loin de l’heure du déjeuner. Eh bien, vous me croirez ou pas mais certains ont fini par-là où nous avions commencé, l’apéro, histoire de se décaper un peu le palais avant de se remettre à table… pour le déjeuner !
Blandine Vié