« J’aime la saucisse ! » par Émilie Greenberg
Il y a un certain temps déjà que je voulais vous parler de ce livre foisonnant et drôle qui est à la fois une mine d’informations sur la grande famille des saucisses du monde (sans toutefois être exhaustif), un recueil de recettes et une sorte de scrap book tant l’iconographie est riche et moderne dans sa présentation, intégrant beaucoup d’incrustations culturelles.
Amateurs de charcuterie en général et de saucisses en particulier, ce livre vous régalera tout en vous racontant un tas d’anecdotes et de petites histoires.
Saucisses, vos papiers !
Après un court chapitre B.A.-BA sur la fabrication des saucisses en général et leur classification (crues, cuites émulsifiées, fermentées, sèches, demi-sèches) et leurs méthodes de cuisson — et même un déroulé succinct pour en préparer soi-même (hachage, embossage, séchage) — chaque saucisse inventoriée a sa fiche de police, comme au commissariat : photo, renseignements fondamentaux (taille, diamètre, composition, apparence, texture, mâche, douceur) et signes particuliers (éclaboussures faites à la cuisson).
J’ai ainsi appris avec étonnement que la cheville de la saucisse de Morteau en bois de sapin était comestible et traditionnellement consommée par les Francs-Comtois. Je mets toutefois en garde car elles sont plus généralement en bois de hêtre et il est déjà arrivé que des lots de saucisses de Morteau avec des chevilles en bois de sapin de contrefaçon soient rappelés à cause du risque d’échardes pouvant provoquer des blessures. Donc, prudence.
Chacune de ces fiches renseigne aussi sur le mode et le temps de cuisson.
Cuisine & culture
À la fin de chaque chapitre, on découvre une double page « side dish » qui fait l’inventaire des meilleures garnitures et condiments pour accompagner ces saucisses. Suivent quelques pages de recettes puis quelques pages culturelles qui sont celles que j’ai le plus appréciées dans ce livre. Elles se présentent comme un pot pourri de chansons — certaines sont très cocasses comme « La Galette Saucisse », chanson rennaise —, publicités, citations d’auteurs ou de personnages de films comme Hubert Bonisseur de la Bath, proverbes, adresses de musées, records, etc.
Outre des saucisses de France, Émilie Greenberg fait l’inventaire des saucisses d’Allemagne (toute sa déclinaison de wurst), du Royaume Uni (Angleterre, Écosse, Irlande), de l’Europe du Sud (Italie, Espagne, Portugal), du Proche-Orient (Maghreb, Liban, Arménie), de l’Europe du Nord (Belgique, Pays-Bas, Suède, Danemark), de l’Europe Centrale (Suisse, Russie, Pologne, Hongrie, Roumanie, Slovénie), de l’Amérique du Nord et de l’Asie (Chine, Vietnam, Laos, Cambodge, Japon, Indonésie).
Deux petites déceptions tout de même :
— au chapitre France, les saucisses d’outre-mer sont bien présentes mais pas la moindre allusion aux saucisses corses comme les figatelli ;
– enfin, j’aurais apprécié un petit développement sur le type de boyaux.
Un livre à avoir néanmoins dans sa bibliothèque, d’autant que l’écriture en est alerte et la mise en page rigolote.
J’aime la saucisse !
Émilie Greenberg
couverture à rabats
www.j’aimelasaucisse.info
emigreen
202 pages
couverture à rabats
Prix : 28 €