Les 10 fautes et erreurs les plus courantes — et récurrentes — sur les cartes des restaurants… et ailleurs !
Nous avons déjà vu que les mots « caviar » et « tapenade » sont employés à tort et à travers, au mépris de la législation :
http://gretagarbure.com/2013/07/13/appellations-culinaires-2/
http://gretagarbure.com/2013/05/23/les-mots-des-mets-la-saveur-cachee-des-mots-13/
Mais ils ne sont pas les seuls.
Nous verrons d’ailleurs bientôt dans notre rubrique « Appellations culinaires » que la mention « Pata Negra » est, de bonne foi ou non, frauduleusement employée comme une appellation… ce qu’elle n’est pas puisqu’elle est même interdite ! Et nous nous étonnons que des professionnels de bouche ne le sachent pas… surtout quand c’est leur métier d’en faire commerce.
De nombreuses « erreurs » fleurissent ainsi sur une grande partie des cartes de restaurants qui sont, non seulement truffées de fautes d’orthographe, mais regorgent également de « tromperies » passibles d’amendes aux yeux de la Répression des Fraudes.
N’importe qui pouvant s’improviser restaurateur, ce n’est pas toujours volontaire, mais il nous semble que lorsqu’on a l’amour de son métier, c’est la moindre des choses de s’informer sur la réglementation des produits que l’on vend.
D’autant que la carte d’un restaurant, c’est un peu sa vitrine et qu’à ce titre, elle mérite un soin tout particulier.
Le Top 10
Voici donc le TOP TEN — car cette liste n’a hélas rien d’exhaustif — des fautes les plus courantes que nous avons relevées sur des cartes de restaurants mais aussi dans de nombreux livres, dans des articles… sans oublier les amateurs de cuisine de tout poil qui sévissent sur Facebook !
ÉCHALOTTE : Cette faute est tellement récurrente qu’à n’en pas douter, l’Académie finira par l’avaliser et que le « Petit Larousse » et le « Petit Robert » ne manqueront pas, lors d’une prochaine édition, de nous annoncer que cette orthographe est désormais admise. Pourtant, on n’écrit pas échalotte… mais ÉCHALOTE ! Avec un seul T !
POIVRE ROSE : Comment peut-on encore commettre cette erreur depuis plus de 30 ans que cette épice est apparue sur nos tables ? Il ne s’agit pas d’un poivre mais d’une plante aux baies roses, le chinus molle que, pour plus de commodité, on vend sous la dénomination de « BAIES ROSES ».
POIVRE DE CAYENNE : Là encore, voilà des lustres que les choses ont été mises au point : non, le Cayenne (avec une majuscule s’il vous plaît, c’est une ville !) n’est pas un poivre mais un piment ! Un piment très hot qui plus est puisqu’il est classé au degré 8 (sur 10) sur l’échelle de Scoville :
http://gretagarbure.com/2013/07/06/reconnaissance-du-ventre-22/
On doit donc dire PIMENT DE CAYENNE !
NOIX DE MUSCADE : Faute répandue dans presque tous les livres et les magazines alors qu’on doit dire « NOIX MUSCADE » ! Muscade est ici un adjectif qui caractérise le parfum de la noix, légèrement musqué. À la rigueur pourrait-on dire noix du muscadier.
ARTICHAUD : Mais non il n’est pas arti… chaud ! C’est un ARTICHAUT avec un T final ! Une faute qui beaucoup me chaut !
FÉTA : Le nom de ce fromage grec est… grec. Le « e » se prononce effectivement de manière accentuée mais il n’y a pas d’accent sur le « e » : FETA !
GRILL : Combien d’enseignes et de cartes de restaurants mentionnent ce mot avec 2 « L » ! À l’anglaise, voire à l’américaine ! Et pourtant, en français, on écrit GRIL !
OSSO BUCCO : Faute plus compréhensible dans la mesure où il s’agit d’un mot italien. Mais « OSSO BUCO » — ce qui signifie « os à trou » à cause des tranches de jarret sciées avec l’os garni de moelle — s’écrit avec un seul C et non deux ! Quand la faute est présente sur la carte d’un restaurant italien… c’est tout de même un comble !
DARNE à la place de tranche : Ces deux mots ne sont pas synonymes contrairement à ce que croient beaucoup de restaurateurs, de bonne ou de mauvaise foi ! Si l’on comprend bien ce qu’est une tranche, assez fine, en revanche on ne sait pas toujours qu’une darne est a contrario une tranche très épaisse, presqu’un tronçon, coupée à cru transversalement dans un gros poisson vidé avec sa peau (saumon, colin, merlu, espadon, thon), généralement dans la partie médiane du poisson.
DAURADE : Seule la « DAURADE ROYALE » — on la reconnaît à sa double barre noire entre les yeux — a le droit de s’orthographier daurade avec AU. Toutes les autres variétés de dorades (et elles sont nombreuses) doivent s’écrire avec un O : DORADE ! Faire passer une dorade pour une daurade royale est une infraction à la législation.
J’attends d’ailleurs que vous me fassiez part de vos constatations personnelles car je ne doute pas qu’il y ait de quoi faire un florilège !
Blandine Vié
elisabethpaultakeuchi
20 août 2013 @ 8 h 42 min
A reblogué ceci sur elisabethpaultakeuchi and commented:
Conscience professionnelle
Pascual
20 août 2013 @ 8 h 57 min
Et que dire de la « Cannette aux olives »…
Jean Bart
20 août 2013 @ 9 h 21 min
Une erreur courante: prétendre que l’on fait de la cuisine voire de la gastronomie (pourquoi être modeste) alors qu’on ne fait que de la restauration.
Frédérique
20 août 2013 @ 10 h 24 min
Oh pour moi la plus fréquente est pourtant (dans la restauration de rue car rarement à la carte au restaurant, je vous l’accorde) la « gaufre » orthographiée GauFfre … Cela l’écorche les yeux quotidiennement! À Paris ou en vacances …
Frédérique
20 août 2013 @ 10 h 25 min
Oh pour moi la plus fréquente est pourtant (dans la restauration de rue car rarement à la carte au restaurant, je vous l’accorde) la « gaufre » orthographiée GauFfre … Cela m’écorche les yeux quotidiennement! À Paris ou en vacances …
porret
20 août 2013 @ 13 h 17 min
Bonjour a vous , defenseur de l’orthographe gastronomique de notre pays !!! je suis chef de cuisine et votre article me fait reagir de facon presque epidermique … Ne croyez vous vous pas, a l’heure des scandale a repetition sur la viande, les produits laitiers ou les fruits et legumes, sur les quantité de « restaurant » qui ne fabrique plus mais achete leur produits sous vide, surgelé , de la quantité de produits industrielle qui pollu le gout de nos enfant, vous pouriez peut etre nous lachez un peu avec vos « GRIL », « Poivres de Cayenne » et autres enfantillages pour vous consacrer un peu a l’essentielle : CE QUE VOUS AVEZ REELEMENT DANS VOTRRE ASSSIETTESS !!!
ps : je suis persuadé que vous lirez , relirez mon commentaires . Comment je le sais , je vous est laisser une tonnes de fautes pour vous occuppé
Vaysse
20 août 2013 @ 19 h 00 min
Monsieur pensez à pousser les choses vers le haut, et non vers le bas! Les termes culinaires (si vous avez fait l’école hôtelière vous devez le savoir) ont leur importance pour justement éviter la tromperie. Et ce qu’il y a dans l’assiette est une image du sérieux, du professionnalisme et de la passion du cuisinier et de l’établissement. Si vous ne faites pas la différence entre un poivre et un piment ou une dorade et une daurade je m’inquiète justement de ce qui va arriver ensuite dans ma prochaine assiette.
Le problème reste éternel et sourd de la part de nos têtes pensantes: il faut rendre obligatoire au minimum un CAP pour ouvrir un restaurant.
Il faut un CAP pour ouvrir un salon de coiffure et rien pour un restaurant, cherchez l’erreur!
Mike Tommasi
20 août 2013 @ 20 h 53 min
Désolé, en italien on écrit « ossobuco », pas « osso buco »…
gretagarbure
20 août 2013 @ 23 h 22 min
Mike, vous avez raison, en italien on écrit « ossobuco » d’un seul tenant. Quand on l’écrit en 2 mots, ce n’est plus le plat mais l’os à moelle. En revanche, on peut l’écrire en deux mots en français. Mais que ce soit en italien ou en français : un seul C ! Cordialement.
rosado
21 août 2013 @ 8 h 17 min
D’accord pour cela mais si déjà nous pouvions trouver des plats conforme aux recettes cela serait déjà pas mal.
gretagarbure
21 août 2013 @ 8 h 25 min
Nous le faisons aussi !
Voir notre rubrique « Appellations culinaires » : http://gretagarbure.com/2013/05/10/appellations-culinaires/
Merci Luis.
gretagarbure
21 août 2013 @ 13 h 59 min
Cher Arnaud,
ce magazine, qui fait paraître un nouvel article tous les jours, se fait un plaisir autant qu’un devoir de dénoncer les dérives, les excès, les scandales, les abus. Nous stigmatisons certains comportements, applaudissons à d’autres. Certains cuisiniers nous séduisent plus que d’autres, certains vignerons nous impressionnent plus que d’autres. Les contingences de votre métier vous empêchent malheureusement de prendre le temps de lire quotidiennement les écrits de Greta Garbure. Pourtant, soyez certains que tous les sujets que vous évoquez dans votre commentaire ont été traités dans un passé très récent.
En souhaitant que nos efforts se conjuguent pour plus de qualité et de rigueur, en cuisine comme en salle, chez les chefs comme chez les clients et comme chez les journalistes…!
Théo
23 août 2013 @ 9 h 13 min
Le Larousse de la gastronomie parle de Noix de muscade également. Qui donc a tort ?
larotisseriedespoetes
23 août 2013 @ 9 h 14 min
Le Larousse de la gastronomie parle de Noix de muscade lui aussi. Qui donc a tort ?
Philippe Schroeven
27 août 2013 @ 15 h 20 min
Soulignons aussi le scampi qui est une langoustine et non une grosse crevette ….
La chronique de Greta Garbure |
1 septembre 2013 @ 7 h 03 min
[…] http://gretagarbure.com/2013/08/20/le-coin-du-donneur-de-lecons-2/ […]
Mag à l'eau
10 septembre 2013 @ 16 h 43 min
@Vaysse, c’est un BP (brevet professionnel) qu’il faut pour ouvrir un salon de coiffure 😉
Quant au CAP de cuisine, il est d’un niveau très bas. Certes les diplômés connaissent des mots et expressions peu usités (comme « historier »), mais pour la plupart leur connaissance des produits, et de l’orthographe, est vraiment restreinte. Alors que de nombreux autodidactes, passionnés, ont des connaissances et un savoir-faire impressionnants.
@larotiseriedespoetes, dans le Larousse gastronomique de 1936, ainsi que dans le Larousse des produits du marché, on trouve bien « noix muscade » et même encore plus simple, « muscade ».
@gretagarbure, certes « du piment de Cayenne », mais « du cayenne », sans majuscule, comme « du bordeaux » !
Et je vais ajouter mon grain de sel. Depuis quelques années, de nombreux auteurs et blogueurs culinaires nous parlent d’ustensiles et de produits « versatiles », employant cet adjectif dans le sens qu’il a en anglais (et dans d’autres langues je crois). Mais en français on doit parler d’un « ustensile polyvalent » ou d’un « produit se prêtant à de nombreuses préparations ». C’est un peu long, mais c’est comme ça.
Charlotte Cafre
17 novembre 2013 @ 19 h 42 min
Juste une précision, le cayenne s’écrit sans majuscule justement parce qu’il ne s’agit pas de la ville. De même que l’on boit un bordeaux ou que l’on déguste un munster. Charlotte
La chronique de Greta Garbure |
1 janvier 2014 @ 0 h 38 min
[…] erreurs les plus courantes — et récurrentes — sur les cartes de restaurants… et ailleurs ! http://gretagarbure.com/2013/08/20/le-coin-du-donneur-de-lecons-2/ • 7 octobre : Appellations culinaires : Le jambon « Pata Negra » ça n’existe pas ! […]
dalichoux
12 janvier 2014 @ 9 h 41 min
Vu sur une carte : carpaccio au basilique !!!!!!!!!!!!!!
Déjeuners de presse |
10 février 2015 @ 7 h 01 min
[…] Nous poursuivons avec une darne de turbot pochée, beurre blanc et petits légumes confits absolument parfaite si ce n’est que je tique sur l’appellation « darne » qui n’est pas simplement un morceau de poisson — aussi noble et joliment taillé soit-il — mais une tranche épaisse avec sa peau, comme je vous l’expliquais ici : http://gretagarbure.com/2013/08/20/le-coin-du-donneur-de-lecons-2/ […]