Vieux bistrot, café-tabac, bar à vin
Le bar à vin, version revisitée du café-tabac-billard-belote coinchée-dominos de nos enfances campagnardes ou du moins, de nos cultures rurales. A l’époque ante-facebookienne que certains ont peut-être connue, la chopine d’un demi-litre ne faisait pas forcément plus d’usage qu’un moderne verre à dégustation de 12 centilitres. C’est qu’on était des rapides sur le rouquin quand la soif était plus forte que l’attrait de la soupe à la grimace ! Pas de Patrick Sabatier pour tempérer les humeurs ni de miss météo sexy pour tenir éveillée l’attention ! Et pas encore de karaoké à la sortie du bureau !
Comme pour se récompenser d’une harassante journée de labeur ingrat, le cantonnier faisait claquer une pièce sur le comptoir en zinc ou en formica pour commander du bon, du capsulé ou du fraîchement bouché ! A cette heure, c’était du rouge, inutile de le préciser au Père Machin, le bistrotier de quatrième génération. Et puis pas trop le choix de la friandise: une p’tite côte, un corbières, un saint-pourçain, un seul à la fois selon la région. Ça le changeait des 4 à 6 litrons qu’il avait éclusés et aussitôt transpirés. Ils provenaient direct du jardin du Papé, du Papy ou du Pépère, finement élaborés à partir de cépages interdits qui, disait-on, rendaient fou !
Le blanc, c’était plutôt le matin, après ou à la place de la gnole « pour tuer le ver ». Ça grésillait bien un peu en dégringolant par l’oesophage, les moins aguerris avaient parfois la luette légèrement endolorie jusqu’au déjeuner mais l’homme se dégageait la tuyauterie avant d’attaquer ses cailloux, ses accotements, ses remblais et ses déblais. Pour mieux respirer…!
Tout l’univers de René Fallet, d’Audiard… « Louise, donne-nous une bouteille de cacheté ! » dit Gabin dans « Les vieux de la vieille » de Gilles Grangier…
De nos jours, les cottes se font plus rares…
Elles ont été remplacées par des costumes-cravates ou des « friday wears »…
L’assommoir a changé de nom…
PdM
25 avril 2013 @ 10 h 57 min
Un petit complément à cet utile rappel au vin populaire: http://www.editions-stock.fr/livre/stock-337602-Le-vin-des-rues-hachette.html
25 avril 2013 @ 15 h 32 min
Ainsi que l’admirable « L’écho des bistrots » de Pierrick Bourgault, « petite confidence sur les cafés, pubs, tavernes et autres buvettes », 8 €, aux éditions Transboréal http://www.transboreal.fr