Si vous aimez le vin, un livre de Laure Gasparotto à lire absolument !
J’ai adoré ce livre !
Sans quelques petites misères médicales sur lesquelles je ne m’étendrai pas, je vous aurais parlé de ce livre bien plus tôt.
Mais finalement, c’est la bonne période pour prévoir de l’offrir ou de vous l’offrir pour Noël ou comme étrennes !
Dressons d’abord un portrait rapide et succinct de Laure Gasparotto, journaliste bien connue du monde du vin, également écrivaine, et qui parle ou écrit d’autant mieux sur le vin qu’elle-même a tenté l’expérience d’être vigneronne pendant quelques années. Très érudite depuis ses études en Histoire médiévale (pendant lesquelles elle a fait régulièrement les vendanges en Bourgogne), elle a tissé des liens avec cette région et ses vins alors qu’on ne buvait pas de vin dans sa famille.
Le titre interpelle car il fait évidemment référence à « Si tu veux la paix, prépare la guerre » (Si vis pacem, para bellum), devise militaire latine qui a eu ses adeptes à différentes époques et qui serait presque d’actualité par les temps qui courent. Mais ne nous y trompons pas, « Si tu veux la paix, prépare le vin » n’est pas qu’une locution ici détournée avec humour, elle trouve sa justification dans le Traité d’Arras de 1435 dont la teneur est « Comment arrêter une guerre qui met l’Europe à feu et à sang ? »
Par ailleurs, Laure Gasparotto nous rappelle que depuis le XIe siècle, la Bourgogne, terre de passage et de commerce, eut un lien privilégié avec le vin puisque « c’est dans le secret des monastères cisterciens qu’ont été développés tous les savoirs, dont sont nés des grands crus aujourd’hui légendaires : Romanée-Conti, Corton-Charlemagne, Clos-Vougeot. »
Je ne veux pas trop déflorer ce livre que j’ai déjà relu deux fois car en tant que lectrice, je n’aime pas trop qu’on me prive de l’émotion de la découverte. Sans doute, qu’elle parle de l’art roman a fait écho à mes propres études d’histoire de l’art dont c’était l’une de mes disciplines préférées. Idem pour Pascal Quignard, un des auteurs de mon panthéon. Également pour Sonia Rykiel qui a préfacé un de mes livres. Et sans nul doute, quelques autres petites affinités m’ont évidemment touchée en plein cœur, mais je vous assure qu’il n’est pas possible de ne pas prendre de plaisir à la lecture de ce livre. Parole de Greta Garbure !
Qui plus est l’écriture de Laure est sobre et fine, allant à l’essentiel, et c’est un régal de la lire car il n’y manque pas la dimension émotionnelle, notamment quand elle évoque sa famille, italienne d’origine. Je lis parfois sa prose journalistique mais c’est le premier livre de Laure que je lis et je trouve que cette année, le Prix Rabelais — dont j’ai connu le fondateur Henry Clos-Jouve dans mes jeunes années journalistiques — n’a jamais été aussi bien attribué (avec celui d’Érik Orsenna) en 2021.
Donc un impératif : Achetez-le !
PS : Je n’ai pu m’empêcher d’ouvrir une bouteille de Bourgogne aligoté pendant que j’écrivais ma chronique. Je peux ainsi confirmer que, sans aller jusqu’à l’ivresse, le vin ouvre déjà l’esprit.
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Si tu veux la paix, prépare le vin
Laure Gasparotto
Grasset
Prix : 17,50 €
Blandine Vié