La mythique brasserie parisienne Mollard, joyau de l’Art Nouveau, s’embellit en s’agrandissant et c’est une réussite !
Sous l’impulsion de Stéphane Malchow, actuel directeur de la Brasserie Mollard, l’une des plus anciennes et plus mythiques brasseries de Paris, située rue Saint-Lazare, a fait peau neuve. En effet les salons du fond ont été rénovés avec la complicité de l’architecte Philippe André. Des mosaïques datant de 1895 ont été retrouvées et des vitraux et des verrières recréés à partir de documents d’époque, magnifiant cette transfiguration. Un patrimoine retrouvé et parfaitement mis en valeur.
Typique de la prériode ART NOUVEAU dont elle conserve de nombreux joyaux, la Brasserie Mollard est un lieu parisien par excellence. Tout dans les moindres détails a d’ailleurs été pensé pour recréer l’ambiance des Années Folles. En commençant le chantier, ils ont eu la joie de retrouver les mosaïques intactes vertes qui symbolisent le pur style Art Déco. Des mosaïques vertes et des lignes verticales dorées, noires et blanches. Les miroirs fabriqués pour la rénovation et posés à leurs côtés reprennent ces motifs de lignes.
Sur les murs en entrant, trois superbes panneaux de verre ont été fabriqués par le Maître verrier Éric Bonte. Ils représentent des nymphes. Les glaces sont gravées façon Lalique. Le tout est enluminé de feuilles d’or et les motifs ont été sculptés par derrière pour créer une sensation de profondeur. Du marbre, extrait des mêmes carrières italiennes que le marbre de 1895 a été posé pour surligneur l’ensemble. Pour la séparation des salons, des vitraux aux couleurs chatoyantes ont été créés, protégés par des dalles de verre.
On se doute qu’il a fallu plusieurs mois de travail de précision à la main pour parvenir à ce résultat, ce que je vous montre ci-dessous avec quelques photos.
Sachez enfin que Mollard a été officiellement classé dans la liste des monuments historiques complémentaires en 1989.
L’architecte Philippe André précise : « Avec Stéphane (Malchow), nous avons eu la volonté commune de faire évoluer la brasserie dans la pérennité. Nous sommes à l’écoute de l’histoire, dans le respect du patrimoine, en quête d’une beauté qui rend la vie plus belle. » Dont acte. Et la réussite est au rendez-vous. On a même presqu’envie de s’habiller années 1930 pour mieux s’insérer dans le cadre.
Et maintenant, focus sur la cuisine !
Ici on joue la partition d’un classicisme de bon aloi un peu bourgeois dans un cadre Art Nouveau somptueux — surtout depuis les récents travaux — mais avec l’esprit brasserie qui ajoute une petite touche d’impertinence. On peut aussi bien venir y déjeuner ou y dîner pour affaires, en duo, en famille… ou même en solo si on a par exemple envie de déguster un plateau de fruits de mer car la maison est notamment réputée pour les fruits de mer, crustacés et poissons. Inutile de préciser que la cuisine est faite maison avec des produits frais et bruts cuisinés sur place. La carte étant intemporelle en dehors des propositions du jour, certains plats peuvent évidemment manquer en fonction des saisons, tous les produits étant sourcés et de bonne provenance. Par exemple, le jour où j’y ai déjeuné, il n’y avait pas de raie car pas d’arrivage. Ce qui dénote une bonne gestion.
Après un verre de champagne Donquet Jeanmaire le temps de faire notre choix, nous nous sommes partagé le « Plateau du pêcheur » (45,30 €), mon amphitryonne et moi. Composé de 5 blanches de Bretagne n° 3, de 6 crevettes roses, de bulots, de 2 amandes de mer, de 3 praires et de 3 moules parquées, (il me semble qu’il y avait aussi quelques bigorneaux), c’était très bien pour initier un repas entre femmes qui ont des activités professionnelles l’après-midi.
Nous avons poursuivi respectivement avec une « Choucroute de poissons » (28,80 €) et des « Noisettes de lotte de Bretagne poêlée et sauce passion (aux petits légumes) » (41,15 €) qui était en plat du jour. Deux plats très agréables, cuisson des poissons bien maîtrisée, celle des légumes aussi, sauces fines.
Sur ce repas nous avons bu une bouteille de Pouilly Fumé A. C. Penard & Fils 2023 (68, 80 €), un blanc fumé de Puilly-sur-Loire qui s’est révélé épatant sur nos saveurs marines grâce à sa vivacité et son toucher de langue « pierre à fusil », bienvenu sur le côté salin et iodé des plats. Aussi n’avons-nous pas hésiter à y faire honneur.
Il fallait bien clore ce repas par un peu de douceur après les embruns marins de notre équipée maritime. Ce fut le dessert du jour pour mon accompagnatrice, un « Crémeux aux 3 citrons, jaune et vert et yuzu » du menu-carte tandis que je ne pus résister au « Baba maison au rhum Saint-James, dés d’ananas Victoria confits » (supplément de 4 € au menu-carte e 41,30 €) car il est désormais de notoriété publique que le baba au rhum est l’un de mes desserts privilégiés. Superbes tous les deux.
Nous aurions pu choisir le dessert emblématique de la maison, « l’omelette surprise Mollard » (15,95 €), sorte d’omelette norvégienne mais nous avons tout de même eu droit à un petit échantillon visuel, uniquement pour nous faire saliver.
Maison mythique où il est donc bon de faire une pause et de se restaurer dans un très beau cadre où la table raconte elle aussi une histoire, celle des brasseries parisiennes de haut niveau. Une cuisine patrimoniale, en somme.
Mollard fait partie de l’association des Maîtres-Restaurateurs.
Brasserie MOLLARD
Fondée en 1867
Fruits de mer, crustacés, poissons (mais pas que…)
Ouvert tous les jours jusqu’à 00 h 20
à la carte ou plusieurs formules
115, rue Saint-Lazare
75008 Paris
Tél : 01 43 87 50 22
Site : www.mollard.fr
À proximité des grands magasins
Sans oublier les Offres-cadeaux possibles : espaceclient@mollard.fr