Pour le 33ème millésime de la Ficelle Saint-Pourçain : beau dessin, vin gouleyant, joyeuse bande de copains
Un peu d’histoire
« En l’an 1487, Gaultier, tavernier à Saint-Pourçain fut à l’origine de la « Ficelle ».
Dans son estaminet enfumé et fort sombre, Gaultier servait le vin dans des pichets en terre et en étain. Mais ceux-ci ne lui permettaient pas d’évaluer avec précision la consommation de ses clients, ce qui lui valait toujours des discussions interminables. C’est alors qu’il eut l’idée de plonger un bout de ficelle dans les pichets, en faisant un nœud correspondant aux mesures de l’époque, la demi et la pinte. Ainsi naissait la légende de La Ficelle. »
Puis, en 1987, pour mettre en avant leurs vins, les vignerons de Saint-Pourçain ont eu l’idée d’orner chaque année la bouteille de la nouvelle récolte d’un dessin sérigraphié, llustration inédite réalisée par une bande de joyeux dessinateurs qui ont ainsi habillé l’ensemble des bouteilles depuis 33 ans : dessins humoristiques, parfois frivoles, où la ficelle est toujours le fil conducteur.
Pour le millésime 2019, c’est Thibaut Soulcié, jeune dessinateur collaborant à La Revue Dessinée, Télérama, Fluide Glacial ou Fakir et officiant à 28 minutes sur Arte qui a pris le relais avec un dessin drôle et touchant. Il s’est remémoré ses années étudiantes quand il écumait les brasseries parisiennes au charme rétro pour goûter La Ficelle avec une bonne entrecôte frites. Il était subjugué par la créativité des affichettes qui parsemaient les murs de ces restaurants dits canailles*, sans se douter que ce serait un jour à son tour d’œuvrer. Buvant une bouteille entière avec un copain pour trouver l’inspiration, il s’est rendu compte que ce vin était un lien entre deux personnes, un vin de partage. C’est comme ça qu’est née l’idée de la ficelle qui se transforme en cœur entre deux verres, entre deux personnes. Et c’est plutôt bien vu !
Chaque année, la sortie officielle de La Ficelle a lieu le premier samedi du mois de décembre à Saint-Pourçain et le lundi suivant dans les brasseries parisiennes. Mais les journalistes ont droit à une avant-première qui a eu lieu cette année au Plomb du Cantal Jolivet, 3 rue du Maine, à Paris dans le 14e.
Nous l’avons donc goûté sur un repas de terroir rustique en très bonne compagnie puisqu’un certain nombre de dessinateurs des millésimes précédents étaient présents avec leur bonne humeur.
Nous avons commencé par une salade dite landaise aux gésiers confits qui, après quelques cochonnailles à l’apéritif accompagnées du Blanc Premier de la Cave (j’y reviendrai) nous a bien préparé la bouche avant du plus roboratif.
Puis voilà qu’arrive de la saucisse au couteau, généreusement portionnée, presque au mètre !
Saucisse bientôt rejointe par un formidable aligot, magistralement servi.
Et comment vous dire ? La Ficelle Saint-Pourçain 2019 était tout simplement épatante sur ce menu. Élaborée avec un assemblage de gamay (65%) et de pinot noir (35%), ce millésime est très réussi même si la récolte a été moins abondante cette année. En bouche, le gamay est bien présent mais le pinot lui donne de la souplesse. Gourmand et généreux, il met en valeur de jolies notes fruitées, des arômes délicats de fraises mûres et de framboises, sublimés par des notes grillées. Un vin que d’aucuns qualifient de « facile à boire », de vin de soif. Mais comme a dit mon voisin Michel Bridenne — qui avait illustré la boueille du millésime 1995 — : « Je n’aime pas cette expression « vin de soif » car c’est un vin que l’on boit certes pour se désaltérer mais surtout pour le plaisir qu’on a à le boire ! » Et je suis bien d’accord avec lui, le plaisir du vin et le plaisir du partage étaient bien au rendez-vous. Car La Ficelle est un vin de jovialité qui ne s’impose pas sur les grandes tables mais régale les bistrots et les brasseries où l’on aime bien les plats canailles* et où « il y a de la joie »
Que je vous dise encore quelques mots sur le vin Blanc Premier de la Cave de Saint-Pourçain avant de passer au dessert.
« Descendant » de La Ficelle depuis 1999, le Blanc Premier l’accompagne lors de sa sa sortie hivernale. C’est un assemblage de chardonnay (65%) et de tressalier (35%). Ses arômes de fruits blancs et d’agrumes expriment la richesse du millésime avec une finale tout en fraîcheur. La bouteille s’orne aussi d’une sérigraphie, toujours blanche et très graphique.
Bon, bien que déjà bien lestés par un aligot d’anthologie, nous avons terminé par une excellente tarte aux pommes cuite en deux fois : première cuisson de la tarte au pommes, puis seconde cuisson après l’avoir recouverte d’un appareil à crème brûlée. Accompagnée d’une boule de (bonne) glace à la vanille, voilà une manière bien sympathique de clore ce repas à l’ambiance joyeuse mais qui eût certainement mérité que l’on fasse une petite sieste après !
Pour ceux qui souhaitent connaître tous les dessinateurs ayant créé un dessin depuis 33 ans, voici un petit réxapitulatif :
* Et pour ceux qui s’intéresseraient à l’origine du mot canaille, c’est là :
https://gretagarbure.com/la-cuisine-canaille-cest-pas-fait-pour-les-chiens-bah-si-justement/
Prix de La Ficelle Saint-Pourçain : 8,10 € la bouteille
Prix du Blanc Premier Saint-Pourçain : 8,20 € la bouteille
En vente chez les cavistes qui participent à l’opération et à la boutique de vente de la Cave sur internet (voir ci-dessous).
Union des Vignerons
03500 SAINT-POURÇAIN
Tél. 04 70 45 42 82
Fax : 04 70 45 9934
Courriel : udv @vinsaintpourcain.com
Site : www.vignerons-saintpourcain.com