Où vont les bulles de champagne ?
En ce jour « ascensionnel » — sinon sensationnel — où, il est légitime de « buller » puisque c’est un jour férié, j’ai eu envie de répondre à une question existentielle grave qui me turlupine depuis déjà longtemps :
Où vont les bulles de champagne ?
Eh bien, chers lecteurs… j’ai essayé de trouver des explications et voilà ce que ça donne !
• Il y a les bulles évanescentes — les plus nombreuses — qui, jalouses du cognac, veulent elles aussi rejoindre la part des anges.
• Celles qui, téméraires, se battent entre elles à l’intérieur du verre pour arriver les premières à la surface, un peu comme les spermatozoïdes font la course pour atteindre l’ovule. Car elles savent bien que si elles ne s’échappent pas vers le haut, elles seront bues et n’auront pas d’autre issue que de s’échapper vers le bas, trajectoire moins enivrante dont on sait bien qu’elle ne finit pas en odeur de sainteté.
• Il y a les petites bulles grenouillantes qui veulent se faire aussi grosses que le bœuf, comme dans la fable, et même aussi baraquées que le taureau… ou bull ! Fières, elles claquent façon bubble gum de type Malabar !
• Il y a les bulles extraverties qui ont envie de faire des « Clip ! », des « Crap ! », des « Bang ! », des « Vlop ! » et des « Zip ! », des « Shebam ! », des « Pow ! », des « Blop ! », des « Wizz ! », des « Vlam ! », des « Splatch ! », des « Chtuck ! », des « Bomp ! », des « Humpf ! », et même des « Pfff ! », des « Kling ! », des « Tilt ! » et des « Boeing ! », comme dans les comic strips gainsbouriens !
• Il y a les bulles vulgaires qui ont envie de se faire mousser en claquant bruyamment comme les petites poches d’air du papier bulle.
• Il y a les bulles agressives qui vous pètent hargneusement à la gueule, comme aboient les pitbulls.
• Il y a aussi les bulles qui se la jouent scientifique, selon la définition admise par les dictionnaires : « petite sphère de gaz qui s’élève à la surface d’un liquide » et qui se disent : « allez ! soyons folles ! Ayons la grosse bulle… autrement dit la grosse tête ! » Ces bulles-là vont se la péter façon « moléculaire ». Façon El Bulli, quoi !
• Il y a encore les bulles processionnaires qui montent au ciel en longues théories et dont le chuintement à peine murmuré fait penser aux litanies d’une prière. Des bulles votives qui s’élèvent religieusement et qui — contrairement aux cloches qui en reviennent — volettent jusqu’à Rome retrouver leurs copines, les bulles du pape… et non la mule du pape ! Levez donc la tête, il y a des bulles haut dans le ciel ! Contrairement aux bulots, qui sont dans la mer.
• Enfin, il y a les bulles qui roulent dans votre bouche, caressantes et vivifiantes comme une vague à marée montante. Elles viennent s’égratigner sur vos papilles, se glisser sous votre langue, se fracasser contre vos joues et s’évaporent discrètement, laissant vos muqueuses reconnaissantes comme un jardin après la rosée.
29 mai 2014 @ 8 h 11 min
Il me semble que dans le registre des bulles agressives on pourrait ajouter ces bulles « oeil de crapaud » qui nagent le plus souvent dans les verres de mousseux semblables à ceux que l’on gagnait jadis dans les fêtes foraines. En tout cas, bravo pour ce billet d’humeur (mour) !
29 mai 2014 @ 12 h 07 min
Merci Blandine,
je partagerai ton article lundi sur Facebook. Avant, je suis censé ne pas être connecté mais un co-voitureur en retard m’a poussé à lire quelques articles sur la toile 😉
Tu as bien « coincé » les bulles. Plus que l’humour, c’est toute une poésie qui se détache de ce billet.
Si ce n’est pas déjà fait, j’ai hâte qu’un jour prochain, toi ou Patrick, vous nous parliez de cet instant où le jus de raisin devient Vin.
29 mai 2014 @ 14 h 46 min
Superbe billet d’humeur ….. je ne m’étais jamais posé la question !!!! Très beau 🙂 ,, , jeptg ! merci !!!
21 juin 2014 @ 16 h 34 min
A reblogué ceci sur fredtroyet a ajouté:
Charmant
P’tit billet d’humeur |
29 décembre 2014 @ 7 h 00 min
[…] http://gretagarbure.com/2014/05/29/ptit-billet-dhumeur-59/ […]