LES VINS ROSÉS
Très loin de moi l’idée de mépriser le vin rosé.
De gré ou de force, il accompagne nos repas, nos apéros, nos pique-niques. Il s’impose parfois alors qu’on aurait peut-être préféré un blanc bien sec ou un rouge un peu frais. Mais quitte à devoir se faire violence, autant garder ses humeurs pour de vrais débats de société. Car le vin rosé n’en est quand même pas un !
La météorologie suscite partout des températures de consommation qui conviennent aux vins rosés et nous donnent l’impression de nous désaltérer plus efficacement. L’alimentation même s’allège. Le riche cassoulet, la choucroute fumante et la soupe à l’oignon se sont effacés devant le tian tomates-courgettes-aubergines et la piperade se mange souvent froide.
Alors vous autres, connaisseurs patentés (pas tentés) ou non, critiques naturellement acerbes ou bienveillants, arbitres des élégances œnologiques, contempteurs du débraillé-chic de la cave au grenier, esthètes oublieux du reste de l’humanité buvante, faites-vous une raison ! Il y a ceux qui ne boivent jamais de rosé et qui n’ont donc aucun intérêt à poursuivre cette lecture. Et puis, il y a tous les autres qui ont mille raisons d’en boire, la première et non la moindre étant qu’ils aiment ça !
Pour eux et seulement pour eux, nous avons sélectionné et classé des vins en deux catégories : les rosés de grande soif et les rosés de table. C’est évidemment, comme tout classement ou presque, arbitraire et injuste mais c’est un choix !
De même que la soif peut se prolonger jusqu’au dessert (et au-delà !), de même les rosés peuvent être de table, de toutes les tables, en teck devant un barbecue, en chêne devant une cheminée (éteinte si possible !).
Mais nous serons peut-être d’accord pour admettre que c’est avant tout un vin qui appelle le soleil dans le ciel et même dans les yeux et dans le cœur.
Il est donc grand temps de passer ses commandes sur internet, chez les producteurs ou chez vos cavistes préférés. Et à l’heure des ksss ksss des cigales, ça vous fera toujours moins de mal que bien des boissons anisées jaunâtres.
LES ROSÉS DE GRANDE SOIF
Costières de Nîmes : l’appellation qui me donne tant de satisfactions dans les trois couleurs !
— Domaine du Petit Romain : depuis le verre du facteur jusqu’à la tarte aux fruits d’été, il est épatant en toutes circonstances : aérien, frais, avec un fruité délicieux et une tension de bon aloi.
Également formidables :
— Château Beaubois « Élégance », 8,50 € ;
— Château Mourgues du Grès sur le terroir de Beaucaire, « Galets dorés » (6,50 €) et « Fleur d’églantine » (5,50 €).
À Bordeaux :
— la cuvée « LB » de la famille Todeschini remplit parfaitement son rôle. Travail de précision pour cette sélection parcellaire de merlot. Gras en bouche et élégant à la fois, il possède cette vertu apéritive aussi bien que digestive que procurent un léger perlant et une belle minéralité. Un vin enthousiasmant et rare. 7,50 € et 18 € le magnum.
Cabardès :
— le château Parazols-Bertrou « Tentation », 5 €. L’archétype du vin sympathique ! Très belle cohérence entre les arômes, la densité et une sucrosité modérée.
Saint-Tropez :
— Château de Pampelonne : si vous voulez un joli côtes-de-Provence, tout en élégance avec une matière soyeuse et longue en bouche, c’est celui-ci qu’il vous faut, 11,40 €.
Fronton :
— « Libertine » de chez Rigal, 2,90 € en grande surface. Typé négrette, ce qui fera plaisir à ceux qui adorent cette pointe de violette presque toulousaine.
Chinon :
— Cuvée « Marie-Justine » de chez Baudry-Dutour. Frottez deux silex : si vous ne prenez pas feu vous sentirez du caillou chaud et un goût de fumé qui peut ne pas plaire à tout le monde mais ouvre bien l’appétit. 6,50 €.
Languedoc :
— Au cœur de la Clape, le château Capitoul, idéal sur une tarte aux fruits grâce à un nez intense de fruits rouges fin et léger.
Vin de pays de Méditerranée :
— Terre des amoureuses, Loverose du château les Amoureuses. Dans sa robe d’été rose pâle, cette gourmandise vous laissera la bouche fraîche grâce à ses notes d’agrumes. 15,45 €.
ET BIENTÔT LES ROSÉS DE TABLE !
Patrick de Mari
Jeux de quilles |
8 août 2013 @ 7 h 01 min
[…] Deuxième partie d’une dégustation importante, mais hélas, pas exhaustive. Voir la première partie ici : http://gretagarbure.com/2013/07/28/jeux-de-quilles-7/ […]