LES BOMBIS
LES BOMBIS
Bistrot
Paris 12ème
Vu de l’extérieur, c’est un bistrot à l’ancienne avec des vitrines attrayantes. On se dit qu’on va être bien à l’intérieur. C’est comme ça qu’on a poussé la porte. Le long comptoir en bois à droite de l’entrée, les tables bistrots aux nappes à carreaux rouges et blancs, le carrelage tricolore noir-blanc-gris à motif étoilé style rose des vents, et les affiches pinardières confirment bien l’ambiance bistrot.
La carte aussi : terrine de foies de volailles et confiture d’oignons (6 €), œufs cocotte au foie gras (9,50 €), 9 escargots en caquelon au beurre d’ail (10,90 €), charcuterie artisanale basque (9,50 € la petite planchette, 16 € la grande) pour les entrées, foie de veau poêlé au vinaigre de framboise, purée maison (18,50 €), entrecôte poêlée (250 g) avec son petit pot de crème de Saint-Marcellin et frites maison (15,50 €), ch’ti burger au maroilles servi avec des frites maison et une salade d’endives (15 €), deux tartares différents (l’un de bœuf, l’autre veau) pour les plats.
À l’ardoise du jour : poêlée de girolles (7 €), bar entier rôti et tian de légumes (18 €), risotto aux girolles (17 €).
Hélas, la terrine était décevante à plusieurs niveaux : d’une part, on sentait plus le porc et le saindoux que les foies de volailles, et d’autre part, elle avait un goût de romarin vraiment trop marqué. Quant à la poêlée de girolles, elle était tiède, fortement aillée et pas du tout croustillante. Ça commençait moyen.
On a poursuivi avec un tartare de bœuf de Salers, assaisonnement thaï et frites maison (15,50 €) qui nous intriguait, et une andouillette 5 A, sauce au raifort et à la moutarde à l’ancienne, avec des frites maison (15,50 €).
Franchement, l’assaisonnement thaï, ce n’est pas que ce soit mauvais — la viande était de qualité — mais il faut vraiment aimer l’exotisme pour apprécier ce détournement impliquant un goût légèrement miellé. Et pour ce qui est de l’andouillette, elle était comme la France, elle avait dû perdre un A en cours de route car elle était tristounette, un peu grasse, et le mélange de raifort et de moutarde peu concluant.
En fait, on a comme l’impression que le chef veut revisiter le répertoire classique en usant et abusant d’herbes et d’épices dont il ne maîtrise pas trop le dosage, ni les alliances.
Enfin, on a fait l’impasse sur la crème brûlée à la vanille (6,50 €) et le dessert du jour, des abricots caramélisés parfumés au romarin (encore !) et au lait d’amandes (8,50 €) pour se partager un baba bouchon au rhum chantilly (7 €). Eh bien, on aurait dû le zapper aussi car c’était du rhum pour cracheur de feu !
Heureusement, les vins ont rattrapé un peu notre impression mitigée. Nous avons goûté et apprécié un costières de Nîmes blanc cuvée Les Cimels du Château d’or et de gueule, grenache blanc, roussanne et rolle, pas forcément adapté à nos plats, mais d’une belle fraîcheur.
Un verre de viognier du domaine des Salices, à Carcassonne, riche et persistant sur la fleur d’oranger, nous a permis de repartir… sereins !
La carte comprend par ailleurs de jolis noms de propriétaires dont Gendrier, Germain, Breton, Sérol, Laroche, Terrier, Tortochot, Sarrazin…
Les vins sont à des prix très acceptables, entre 20 et 30 €.
Ce qui nous a tout de même surpris, c’est qu’on était un lundi soir et que c’était plein. Visiblement une clientèle d’habitués qui a ses marques dans ce lieu.
Mais nous, y a pas à dire, malgré un accueil sympathique du patron et un service diligent, on est resté sur notre première impression : mi-figue, mi-raisin.
Quand même, pour ne pas mourir idiots, on a voulu savoir ce que ça voulait dire « bombis ». On aurait pu chercher longtemps car, oyez, oyez, c’est le nom des habitants de Chenôve, première ville aux portes de la Bourgogne, en Côte d’Or, au début de la route des vins. Ce sobriquet tire son origine du patois et signifie « bon pain bis », celui fabriqué autrefois à Chenôve étant paraît-il aussi délicieux que du pain blanc. Mais attention ! Seulement les habitants « nés natifs » comme on dit à la campagne, les autres n’étant que des « barsibis » ! Dire qu’on a failli aller se coucher sans le savoir…
Addition payée.
Blandine & Patrick
LES BOMBIS
Bistrot
22, rue de Chaligny
75012 Paris
Tél : 01 43 45 36 32
Ouvert tous les jours sauf le samedi midi, dimanche et jours fériés.
Petite terrasse l’été.
M° Reuilly-Diderot