Le clafoutis aux cerises
C’est un dessert originaire du Limousin qui se fait traditionnellement avec une variété locale de cerises noires dites «grosses-noires », assez acides (bien qu’on puisse aussi utiliser aussi des « griotas », des « guindous » ou des « bigarelas ») qu’il serait totalement hérétique de vouloir dénoyauter, non seulement parce que les noyaux communiquent à cet entremets rustique un parfum incomparable, mais encore parce que dénoyautées, les cerises perdraient leur jus à la cuisson et seraient donc moins savoureuses, tout en détrempant la pâte !
Par ailleurs, on croit que c’est l’appareil qui donne son nom au clafoutis et qu’on peut balancer n’importe quoi dedans mais c’est faux !
Le nom de clafoutis tirerait son nom, par corruption, du mot « clafir » ou « claufir », signifiant « fixer avec des clous » (de « clavo fingere »). En somme, le clafoutis serait un flan clouté de cerises ! Et il n’y a de clafoutis… qu’aux cerises ! C’est même un pléonasme de préciser clafoutis… aux cerises !
La recette
Préparation : 15 minutes
Cuisson : 35 à 40 minutes
Pour 4 personnes
• 500 g de cerises noires
• 15 g de beurre
• 100 g de farine
• 100 g de sucre en poudre
• 1 pincée de sel
• 3 œufs
• 25 cl de lait entier
• 2 cuillerées à soupe de sucre cristal (facultatif)
Préchauffez le four à 210 °C/thermostat 7).
Lavez les cerises, égouttez-les et équeutez-les. Surtout, ne les dénoyautez pas. Rangez-les dans un moule préalablement beurré (plat sabot de préférence, ou moule à flan en porcelaine à feu qui puisse aller sur table), en les serrant bien, mais sur une seule couche.
Dans une terrine, mélangez la farine, le sucre et le sel. Creusez en puits. Cassez-y les œufs entiers et mélangez à la cuillère en bois, en délayant peu à peu avec le lait, jusqu’à obtention d’une pâte lisse et homogène.
On peut faire la pâte au robot, ça va plus vite et le risque de grumeaux disparaît.
Versez-la doucement sur les cerises, sans recouvrir complètement les fruits.
Enfournez à mi-hauteur et laissez cuire 35 à 40 minutes, jusqu’à ce que le clafoutis commence à se détacher de la paroi.
Juste au sortir du four, poudrez (ou non) le clafoutis brûlant d’un voile de sucre cristal.
Servez tiède ou froid, directement dans le plat de cuisson, car le clafoutis ne se démoule pas ! Jamais !
Les mots des mets (la saveur cachée des mots) |
7 septembre 2013 @ 7 h 03 min
[…] la famille des flans. Mais son nom raconte une autre histoire que nous vous avons déjà narrée : http://gretagarbure.com/2013/06/05/desserts-de-grand-mere-2/ […]
Un p’tit goût de revenez-y ! |
1 juin 2014 @ 6 h 02 min
[…] les explications sont là : http://gretagarbure.com/2013/06/05/desserts-de-grand-mere-2/ La recette aussi […]
Pierce Thonkry
14 juillet 2014 @ 20 h 17 min
Bonjour,
Merci pour cette succulente recette, mais
où est l’explication ultime de pourquoi un clafoutis serait supposé être uniquement fait avec des cerises grosses noires ?
Je vois bien un postulat. Quand j’entends clafoutis, c’est totalement imprécis… il peut très bien comporté des framboises, myrtilles, cassis comme des morceaux d’abricot. Je suis tout ouï à une explication, historique soit-elle.
gretagarbure
14 juillet 2014 @ 21 h 13 min
Comme je l’explique dans l’article, le mot clafoutis est un mot régional qui vient d’une recette originelle… aux cerises !
Il n’y a en effet QUE les cerises qui donnent un aspect « clouté », un peu comme ces gros clous que l’on voit fichés dans les portes cochères anciennes ! Tous les autres fruits donnent un aspect différent au flan : les petits (framboises, mûres) disparaissent dans la pâte et ne font pas surface. Les plus gros (abricots, pêches ) sont trop gros pour évoquer des clous. C’est aussi simple que cela !
Bien cordialement.