Le Café des Ministères – Paris
Le Café des Ministères
Brasserie de la mer
Paris 7e
Disons-le tout web — pourquoi toujours « tout net » ? — nous sommes persuadés que ce restaurant a un bel avenir devant lui ! Même si, ouvert depuis janvier seulement, il cherche encore ses marques.
Si donc nous avons été déçus, c’est toutefois en étant sûrs qu’il suffirait seulement de quelques petits aménagements pour que ce soit vraiment bien. C’est pourquoi nous vous incitons tout de même à y aller ! Parce que, ce qui nous est apparu pas au point, c’est surtout un excès de zèle de la par d’Éric Moro, le patron (déjà propriétaire du restaurant de viande « Le Tambour », rue Montmartre dans le 2e) dont le leitmotiv semble être… vouloir trop bien faire !
Passons rapidement sur le cadre, « sobre mais chic » selon la formule consacrée. Un ancien bistrot relooké bon chic bon genre avec ses deux salles, son vivier en vitrine et ses très chouettes bestioles naturalisées (Deyrolles ou assimilés) accrochées au mur de la deuxième salle.
Bon, on est d’accord, si on vient dans une brasserie marine, c’est parce qu’on aime le poisson ! Et ça tombe bien, parce que Patrick et moi, nous l’aimons ! Et ici, le poisson il est beau ! Très beau même ! En provenance de Rungis, le plus grand marché du monde, ce qui n’a rien d’infâmant, contrairement à ce que d’aucuns voudraient nous faire croire. Mais le choix d’Éric Moro et de son chef Carlo Spagnolo — tous d’eux d’origine italienne — se porte surtout sur des grosses pièces — 800 g à 1 kilo — ce qui fait dans l’assiette des portions pour ogres. C’est là que le bât blesse car après une entrée qui se tient bien, ça fait beaucoup !

Ainsi, avons-nous commencé par nous partager un « Petit poêlon de moules à la provençale avec un sabayon à l’anis » (9,50 € les 6,15 € les 12) qui ne nous a guère bouleversifiés car l’acidité de la tomate écrasait complètement la saveur des moules fraîches. En revanche, le « Tartare de crevettes roses et sa terrine de légumes » (12,50 €), lié à l’avocat était très bon, plein de fraîcheur, même si le mot « tartare » fait normalement référence à de la chair crue… et que nous sommes pointilleux là-dessus aussi.
En plats de résistance, nous avons opté pour deux poissons du jour : un « Turbot de petit bateau de Bretagne grillé » et un « Saint-Pierre de ligne de Bretagne grillé » (44 € chaque). Rien à dire sur la qualité du poisson, ni sur la manière dont l’hôte des lieux nous lève les filets avec dextérité et rapidité. Ils sont accompagnés de sauces (beurre blancs et sauce vierge pour nous, mais nous aurions pu préférer une sauce homardine ou une sauce choron) et d’une purée d’agria (pommes de terre) au beurre salé et de haricots verts (nous aurions pu choisir une tombée d’épinards minute, une mini-ratatouille ou du riz basmati). Dommage, les poissons — excellents, répétons-le — étaient un peu trop cuits, surtout le saint-pierre, ce qui lui a donné un peu de sécheresse. Nous ne les aurions pas aimés roses, mais nacrés à l’arête pour une chair plus fondante. Peut-être eut-il été judicieux de nous demander avant comment nous aimions la cuisson.
Nous étions largement rassasiés mais, consciencieusement jusqu’au-boutistes, nous avons voulu goûter les desserts : un « baba au rhum vieux » (9 €) pour moi et une « tarte fine chaude aux pommes, sauce amandine, glace vanille » (8 €) pour Patrick. Portions bien trop copieuses : tarte pas si fine et baba devant peser au moins 600 g, voire plus (voyez la taille du pouce de Patrick à côté sur la photo). Et grosse déception avec le baba dont la pâte à savarin était bien trop compacte, avec une mie très serrée dont la texture tenait se rapprochait plus du kilo de plomb que du kilo de plumes !
Parlerons-nous du vin ? Des vins ? De la carte des vins ?
Non, car notre ami n’en a pas la culture, comme une partie non négligeable des restaurateurs français.
En effet, il ne suffit pas de proposer un chablis, un pouilly-fumé, un sancerre pour réjouir le client lambda. C’est à peine suffisant pour un boit-sans-soif qui se souvient vaguement avoir déjà lu ces noms-là quelque part ! Mais l’amateur de bons produits, celui qui vient exprès, peut-être de loin, pour manger un gros saint-pierre ou un turbot de compétition, eh bien il aimerait sans doute qu’on lui propose des bouteilles belles origines, choyées par de vrais vignerons qui ont une réputation méritée. Il en existe des milliers dans notre cher pays, qui aimeraient bien que l’on goûte et que l’on achète leurs vins plutôt que de se contenter de produits quasiment industriels, fabriqués par des grossistes spécialisés dans la distribution de café ! Mais quelques trouvailles du patron ne sont pas toujours au niveau espéré… Au moins ne sont-elles pas facturées à un prix excessif.
Alors voilà ! Qu’est-ce qu’on boit avec un magnifique poisson ? Eh bien, on ne sait pas !
Un repas dont nous sommes navrés de ne pas avoir été complètement satisfaits car nous pensons réellement qu’il y a dans cette maison un potentiel plus qu’intéressant, surtout dans ce coin de Paris. Aussi avons-nous suggéré au patron et au chef de proposer plutôt des poissons d’un poids de 500 g pour une personne — ce qui est déjà bien ! — quitte à soumettre quelques pièces plus grosses pour les appétits pantagruéliques, ou à se partager à deux.
Les prix correspondent à la fois à une qualité de marchandise — vérifiez-les chez votre poissonnier — et à ceux du quartier, grouillant d’hommes politiques à l’heure du déjeuner, plus calme le soir avec sa clientèle de riverains aisés.
Enfin, saluons la gentillesse de l’accueil et l’écoute que nous avons reçue à toutes nos observations.
Service continu de 7 h 30 — car on sert aussi des petits déjeuners : express, continental ou anglais — à 22 h, du lundi au samedi.
Invitation d’une attachée de presse.
Blandine et Patrick
Le Café des Ministères
83, rue de l’Université
75007 Paris
Tél : 01 47 05 43 62
30 avril 2015 @ 22 h 15 min
Bonjour,
Un nouveau Chef est dans ce restaurant.
Des plats fins et gourmands, je vous invite à y retourner car, c’est un délice!
Fab
24 mai 2015 @ 13 h 35 min
Merci pour cette précision !