La rôtisserie de la Tour d’Argent, Paris 5ème

Il est bien agréable de dîner en terrasse par un soir d’été caniculaire quand il fait jour assez tard. Surtout sur les bords de la Seine avec cette belle vue sur Notre-Dame.
Avec mon acolyte du jour, nous profitons de ce moment de grâce tout en buvant un verre de Côtes de Provence « Tour d’Argent » rosé en guise d’apéritif. Le temps aussi de choisir notre menu sans nous presser. Paris est belle dans certains quartiers. Tout en devisant, nous nous décidons donc en entrée pour un « Œuf mayo Champion du Monde 2022 » (9 €) pour lui, et pour une « Burratina de Buffala, tomates anciennes, tapenade d’olives noires » (19 €) pour moi.

Avouons-le tout net, l’œuf mayo nous a un peu déçus pour un champion. Ce plat de bistrot est devenu tellement mythique qu’il exerce désormais une fascination que nous trouvons disproportionnée. En témoigne le livre « l’œuf mayo » au sous-titre malicieux « le temps passe, les œufs durent », recettes extraordinaires par 49 grands chefs, collectées par Vincent Brenot, Pierre-Yves Chupin, Sébastien Mayo, et Guilhem de Cerval, avec une préface de François-Régis Gaudry, paru aux éditions Le Cherche-Midi. Livre où, certes, les recettes sont extraordinaires et même sophistiquées à l’extrême, il est vrai réalisées pratiquement que par des restaurants étoilés. C’est un exercice de style qui n’est pas sans intérêt mais on s’éloigne — trop à mon avis — du plat iconique de bistrot. Voir ma chronique de demain au sujet de ce livre.
En ce sens, l’œuf de la Rôtisserie de la Tour d’Argent est plus conforme à la tradition bistrotière, mais sans le « mayo jaune » qu’on attend des champions. Des rondelles épaisses d’œufs durs sont dressées sur des rondelles de pommes de terre, nappées de mayonnaise et surmontées de graines de moutarde et d’une petite herbe en déco. C’est simple et sans fioritures mais ça aurait supporté peut-être un peu plus d’éclat. Toutefois, ne confondons pas le restaurant de la Tour d’Argent (actuellement fermé pour travaux) et la Rôtisserie du même nom, second établissement du lieu.
En revanche, ma composition est tout à fait réussie, goûteuse, équilibrée, pleine de fraîcheur, une « entrée en matière » idéale par ce temps.

Pour le « régal principal », comme il est mentionné sur la carte, mon compagnon a choisi un « Filet de bar poêlé à l’huile d’olive, poêlée de fenouil et tomates séchées (32 €), tandis que j’ai préféré un « Demi-poulet fermier Label Rouge, jus de volaille, ail en chemise et pommes de terre sautées (27 €), rôtisserie oblige. Nous remarquons que c’est d’ailleurs le seul plat rôti à la carte. Nous verrons plus tard qu’il y avait aussi un « Suprême de pintade rôti » à l’ardoise en plat du jour mais nous ne l’avions pas remarqué malgré la taille géante des ardoises.
Le bar est de toute beauté avec une juste cuisson et mon poulet est parfait avec un vrai suprême et non seulement un filet comme c’est trop souvent le cas. Oui, c’est vrai, on se régale, d’autant que nous accompagnons ces agapes d’un Mâcon-Bussières « Montbrisons » 2020 du domaine Jacques Saumaize (57 €) qui escorte avec amabilité le poisson comme le poulet.



Nous voici arrivés à la fin de notre repas et nous avons envie de légèreté. Parmi les « Tentations finales » de la carte, nous optons donc pour une « Glace et sorbet du M.O.F. David Wesmaël » (7/10/13 € selon le nombre de boules) pour mon complice et une « Île flottante, crème anglaise » (12 €) pour moi. Exactement ce qo’il nous fallait pour mettre un point d’orgue à ce repas.


Soirée très plaisante, très agréable et très dépaysante que cette escale en bord de Seine. Mentionnons aussi un service attentif et plein de gentillesse, ce qui est toujours un plus. Belle adresse estivale par conséquent.

Invitation d’une attachée de presse
Rôtisserie de la Tour d’Argent
19, quai de la Tournelle
75005 Paris
Tél : 01 43 54 23 31
Ouvert tous les jours de 12 h à 14 h 15 et de 19 h à 22 h 30