Hier, j'ai eu soif !
Hier, j’ai eu soif ! Ou plus exactement, j’ai eu envie de boire du vin. Pas de goûter du bout des papilles, pas de cracher la centième gorgée d’une dégustation obligée, pas de me forcer à ouvrir 6 bouteilles d’un domaine pour faire un test comparatif de différents millésimes (une « verticale »). Non, une pulsion ! Ah, quand le désir nous prend…!
Inutile d’espérer trouver spontanément l’accord mets-vin idéal, si tant est qu’il existe. J’ai dans mon frigo un reste de jeunes courgettes à peine sautées à l’huile d’olive sur une glace de jus de viande qui ira bien avec des pétales de jambon Urkulu de mon ami Michel Mirail, un producteur-importateur de jambons d’exception.
J’ouvre un Saint-Chinian rosé du domaine Donnadieu, cuvée Camille et Juliette (7 €). La bouteille est givrée et la robe “provençale”. Formidables arômes de fleurs et puis en bouche de la fraise, de la fraise, de la fraise.
Donna-Dieu que c’est bon ! Je la finirai demain sur une tarte aux fraises.
Vite, dégoupiller comme Lucky Luke un autre rosé, un de mes châteaux préférés : Mourgues du Grès en Costières de Nîmes, mais dans une cuvée que je ne connais pas, « Fleur d’églantine » (5,50 €). Une bouche légère, aimablement citronnée, voire pamplemoussée mais pas trop. En plus, comme vous le savez, j’adore quand ça sent la caillasse ! J’en boirai des litres ! Mais exceptionnellement, la sagesse l’emporte sur l’enthousiasme.
Le soir, la bouche est fraîche et la dalle à nouveau en pente.
Christine Deleuze et Luc Simon m’ont fait parvenir un autre Saint-Chinian, rouge, « La terre de mon père » 2009 du Clos Bagatelle (22 €). Alors, s’il faut le goûter, on va le goûter : l’animalité du mourvèdre, les épices de la syrah, la réglisse et le café du grenache. L’élevage en barriques se fait discret et les fruits noirs sont croquants. La couleur est sombre, la matière dense mais pas trop, bien structurée. Le filet mignon de porc et sa gastrique de balsamique et de gelée de groseilles sont à l’unisson.
C’est un bon accord mais surtout, ce vin me procure lui-même du plaisir. Il est à bonne maturité, moi aussi ! Il résistera aux outrages du temps, moi c’est moins sûr !
Ce n’était évidemment pas ce qu’on peut appeler un vin de soif, mais c’était le vin de ma soif à moi, à ce moment-là.
Ici et maintenant comme disait l’autre. Pour les latinistes, hic et nunc.
Patrick de Mari
21 juillet 2013 @ 10 h 58 min
De jolis vins au château Mourgues du Grès,mais je ne connais pas ce rosé.Les rouges et les blancs sont excellents notamment les cuvées « Terre d’Argence ». J’aime beaucoup l’appellation St Chinian mais ne connait Clos Bagatelle que de (très bonne) réputation;jamais goûté leurs vins.Pas goûté non plus Donnadieu.
Toujours un plaisir de vous lire,bravo.
22 juillet 2013 @ 10 h 00 min
Cette cuvée rosée a ma préférence (comme le chante Julien !) dans un registre aérien, salin, friand…
Mais tout me plaît dans cette famille Collard de « Mourgues du grès »!
Tout aussi charmante et compétente est Christine Deleuze du Domaine Donnadieu
et du fantastique Clos Bagatelle.
Pour les amateurs, leurs mourvèdres sont bien souvent exceptionnels !
Merci Bernard et à bientôt.
La chronique de Greta Garbure |
1 septembre 2013 @ 7 h 04 min
[…] http://gretagarbure.com/2013/07/20/jeux-de-quilles-4/ […]