Colombelle 2021, belle belle belle… et rebelle !
Un peu d’histoire
Terre de vin longtemps consacrée à l’armagnac, la Gascogne a connu une renaissance viticole à la fin des années 1970 lorsqu’un enfant du pays, André Dubosc, a redécouvert un cépage gersois appelé le « french comombard » à l’occasion d’une dégustation aux États-Unis. Ce gascon découvre alors un vin très aromatique, d’une acidité paradoxalement délicate. C’est pour lui une révélation et, avec un flair de visionnaire, il décida que ce cépage gersois serait l’avenir des Côtes de Gascogne.
Plusieurs vignerons s’engagent alors avec lui dans la production de Vins de Pays et fondent Plaimont. Les premiers essais de vinification et d’assemblage avec les cépages colombard et ugni blanc sont convaincants. Un nouveau style de vin est né : fruité, tonique, acidulé, avec une pointe de douceur. En 1987, les vignerons sont fiers de présenter la première cuvée « Colombelle ».
Pour l’anecdote, cette même année, habitant alors dans les Landes, je suis la première journaliste à avoir parlé de ce vin sur Radio-France-Landes (aujourd’hui Radio Bleu) où j’avais une émission quotidienne sur la cuisine. Puis j’ai refilé le bébé à Céline Vence (journaliste qui écrivait alors dans le quotidien Le Parisien) à qui je l’avais fait goûter et qui relaya l’information pour la première fois dans la presse écrite.
En tout cas, ce vin a eu le mérite de valoriser à nouveau le patrimoine viticole gersois oublié et depuis trente ans, son succès ne s’est jamais démenti. Au point qu’ils ont récolté un nombre incalculable de récompenses internationales.
Un vin emblématique des Côtes de Gascogne
Rappelons que le Colombelle originel – « L’original » –, assemblage de colombard et d’ugni blanc, est la cuvée pionnière des Côtes de Gascogne. Sa bouteille est sobre et élégante, immédiatement identifiable à sa plume sur l’étiquette, devenue l’emblème iconographique de la marque. Elle symbolise la colombe et le chapeau de d’Artagnan et représente aussi la légèreté et la signature de cette gamme.
Il existe également une cuvée « Charmes de Colombelle », un moelleux élaboré à base du cépage gros manseng.
Mais cette année, Plaimont a décidé d’éditer une cuvée « révolutionnaire » – d’où son étiquette – en série limitée. Je vous en parle ci-dessous.
La cuvée « Belle et rebelle » 2021, édition limitée
Pour cette cuvée majoritairement à base de colombard, les raisins ont été ramassés de nuit à maturité et l’élevage s’est fait en cuve inox afin de préserver le potentiel aromatique et la vivacité naturelle.
Sa robe est jaune pâle avec des reflets or tirant sur le gris vert, comme lorsque le soleil point sur les Landes de Gascogne.
Son nez est extrêmement aromatique, très agréable, on aimerait presque en faire un parfum d’ambiance.
Quant à la bouche, elle est vive, très acidulée, fraîche, tonique avec un rien d’impertinence et une finale croquante citronnée.
C’est sans nul doute un vin de plaisir, un vin de copains pour les joyeuses tablées.
Il est à boire dès l’apéritif et se mariera très bien avec bulots, bigorneaux ou coques à picorer justement en cette circonstance. Mais il accompagnera également un tourteau (bien que ce ne soit pas la saison), les tajines de poissons aux épices, la volaille au citron confit, et plus généralement les cuisines marocaine, indienne ou asiatique.
Prix : 5,90 € chez les cavistes
Plaimont, cave des Vignerons de Saint-Mont
101, rue de Bernard Tumapaler
32400 Saint-Mont
Tél : 05 62 69 69 50
Site : www.plaimont.com