Un temps de cochon !
Dimanche…
Depuis Bayonne, direction les Pyrénées. À Cambo, on tourne à droite vers Ainhoa. La route monte, en lacets. Bientôt, Dancharia. À droite, la Venta Peio (ou l’exotisme de pacotille à portée des cars des clubs du troisième âge). On s’enfonce dans une forêt clairsemée, humide, glacée.
Un vrai temps de cochon !
La maison du brocanteur, bordée par une rivière en colère. Jakès* est serein, prêt, déterminé. La cuadrilla est en place, en habits de peu de lumière. Elle parle français, basque, espagnol. Jakès parle tout : on l’entend et on le comprend !
C’est maintenant. La tension s’installe, brièvement, les gestes se font précis.
Le fauve cherche à mordre les mains : un kintoa de 3 ans révolus, 230 bons kilos, des dents de phacochère.
« Celui-là, y a jamais eu moyen de le caresser ! » Ce n’est pas aujourd’hui qu’ils vont le regretter, l’un comme l’autre… Chacun pour soi !
Étendu sur la table, étroitement entravé, il ne voit pas la lame s’approcher de son cou.
Pas un couinement… Fier peut-être.
Le sang jaillit…
Voilà, c’est fini.
Tout peut commencer.
Photos © Greta Garbure
Patrick de Mari
* Mais si, vous savez, Jakès : celui qui nous avait régalés avec un de ses précédents pensionnaires…!
Comme relaté ici : http://gretagarbure.com/2014/05/05/couenneries-3/
Bernard Pichetto
3 février 2015 @ 19 h 39 min
Superbe !
Ce genre de scène tend, malheureusement, à disparaitre de la vue publique.
Merci !