Quand un mot du langage courant a des origines culinaires
Allez, pour cette reprise, on commence par une petite devinette :
Savez-vous d’où vient le mot « vrac » ?
À l’origine, c’est un mot néerlandais qui s’écrit « waracq » ou » wrac ». Et on le doit aux harengs, poissons très prisés dans le nord et l’est de l’Europe, qu’ils soient frais, salés et fumés (harengs saurs*) ou marinés (roll mops). En France, on les apprécie particulièrement fumés puis marinés à l’huile avec des rondelles de carottes et d’oignons et des aromates (thym, laurier, poivre) et on les sert généralement avec une salade de pommes de terre : ce sont les fameux « harengs pommes à l’huile » des bistrots. Ils sont également délicieux accompagnés de betteraves (voir l’assiette) et de raifort râpé comme condiment. Et l’on peut aussi alterner quelques tranches de pomme verte (granny smith) dans la marinade.
Mais, me direz-vous, quel rapport avec le mot vrac ? Eh bien, c’est qu’en néerlandais, « herencq waracq » signifie hareng mal rangé dans sa caque, la caque étant la barrique ou le tonneau où ils sont normalement entreposés. D’ailleurs, vous connaissez certainement le proverbe « La caque sent toujours le hareng » qui signifie que la vraie nature d’une personne finit toujours par ressortir. C’est par comparaison avec le bois du tonneau où l’on presse les harengs salés ou fumés, bois qui, à force, s’imprègne très fortement de leur odeur.
Notre vocabulaire n’est-il pas plein de poésie… et de gourmandise ?
- en néerlandais toujours, « saur » signifie d’une couleur jaune tirant sur le brun.
Blandine Vié