Margaux Château d’Issan 2017 : vin de fêtes et de gibier
Le vin
Ce premier vin classé grand cru est un assemblage des cépages cabernet sauvignon (65%) et de merlot (35%) provenant exclusivement de l’enclos du château. Rappelons que les vieilles vignes de la propriété margalaise issues de l’enclos historique qui entoure le Château (érigé en 1644) bénéficient d’un microclimat exceptionnel grâce à leur localisation proche de l’estuaire de la Gironde et qu’elles ont été épargnées par les épisodes de gel d’avril 2017.
La récolte des merlot s’est déroulée du 18 au 27 septembre, celle des cabernet sauvignon du 25 septembre au 3 octobre, soit la vendange la plus précoce depuis celle du millésime 2003.
Les fermentations se sont déroulées traditionnellement avec des remontages très doux pour respecter la matière et la vivacité des raisins. Les macérations de trois semaines et les fermentations malolactiques se sont enchaînées et ont ainsi permis de descendre les vins en barriques mi-novembre (50% en barriques neuves). Le vin titre 13°.
Voilà quelques précisions techniques pour ceux qui veulent connaître ce qu’il y a au-delà du contenu du verre.
La dégustation
La robe du vin est de couleur intense, entre rubis et grenat.
Son nez est délicat et fruité. Il évoque les fruits rouges (cerises et groseilles), les épices douces (cannelle, muscade, girofle), les sous-bois, les champignons.
Sa bouche est riche et ample avec une attaque caressante, juteuse, sur des notes de fruits bien mûrs. Bien charpentée, on constate déjà, malgré la jeunesse du millésime, la souplesse des tanins et un boisé très doux.
C’est un vin sapide, rond, friand qui ne manque ni de vivacité ni d’élégance. Quelques années de plus lui donneront une complexité plus affinée et un fondu plus prononcé mais la pureté et la précision du fruit sont déjà là ainsi qu’une grande finesse aromatique, tout en structure et en harmonie.
À table
La devise du Château d’Issan étant « Pour la table des rois et l’autel des dieux », il ne faut pas hésiter à mettre les petits plats dans les grands car ce châtelain aime les repas où l’on prend son temps à table et où l’on ne mégote pas sur les victuailles. À lui le beau gibier (cuissot, selle, baron) bien mis en scène et qu’on imagine porté sur des tréteaux par deux laquais en livrée avant d’occuper le centre de la table. À défaut de gibier, de très belles pièces de bœuf pourraient compter sur sa bienveillante compagnie, tout comme des tournedos Rossini, des escalopes de foie gras aux truffes, ces dernières pouvant être présentes dès le début du repas sous forme de carpaccio, nichées dans un potage en croûte ou, plus iconoclaste encore — mais so chic ! — finement émincées ou râpées sur un os à moelle en gouttière (coupé en long). À Pâques un agneau (de Pauillac ou non), ou un cochon de lait (entier, bien sûr) cuit à la broche mériteraient également ses faveurs. S’il en reste, les plus audacieux l’oseront même sur un Saint-Nectaire, mais alors, sans en dédaigner la croûte.
Si vous le commandez trop tard pour les fêtes, ne vous inquiétez pas, il pourra attendre jusqu’à Pâques, jusqu’aux fêtes de fin d’année 2021… et même quelques années de plus, vu son potentiel de garde (10-15 ans) !
Prix moyen chez les cavistes : 60 €
Château d’Issan
Chemin de la Ménagerie
33460 Issan
Tél. 05 57 88 35 91
Site : www.chateau-issan.com
Blandine Vié