Les vins de Jean-Marc Dufouleur
Cette dégustation constitue le point d’orgue de l’interview de Jean-Marc Dufouleur que vous pouvez (devez !) lire dans la rubrique « Interviews » : http://gretagarbure.com/category/gueules-damours/interviews/
MOREY SAINT DENIS 1er cru « Les Monts Luisants » 2009 :
– Magnifique couleur dans le verre, qui vous appelle, vous interpelle: grenat, limpide, brillante. L’explosion des arômes fait presque reculer le nez. Au rugby, on dirait qu’on vient de prendre un « bourre-pif » ! La corbeille de fruits noirs semble trop petite pour les contenir tous: cassis, mûres, myrtilles mais aussi confiture de cerise d’Itxassou… En bouche, l’attaque est vive grâce à une acidité de bon aloi vu son jeune âge. Elle partage la vedette avec une structure tannique qui soutient bien l’importante matière qui fait des roulés-boulés sur la langue. Ce vin présente une fougue, aujourd’hui contenue, qui ne demandera qu’à s’extérioriser d’ici 4 à 5 ans jusqu’à…plus soif (c’est dire s’il en a encore sous la semelle!).
MOREY SAINT-DENIS 1er cru « Les Monts Luisants » 2003 :
– La tenue commence à prendre des reflets très légèrement ambrés. Et puis le nez a vite fait de tenter un « demi-tour contact » digne du légendaire docteur Mias, tant la réduction se fait sentir. Là, on est dans les vestiaires après un match du mois d’août…! Mais il suffit de faire tourner le vin dans le verre pour l’aérer et la vilaine odeur s’évanouit aussitôt. On retrouve alors un fruité net, propre sur lui. L’alcool est présent (13,5%) mais la trame et le volume l’équilibrent. C’est un vin au moins aussi complexe que les règles du Board ! La bouche est à la fois kirschée et viandée, suffisamment pour faire hésiter entre un magret de canard sanguin et un faux-filet de la même couleur… C’est une magnifique expression du pinot issu d’un terroir riche. La finale est épicée comme un Clermont-Toulon au Grand Stade de France…à Saint-Denis !
MOREY SAINT-DENIS 1er cru « Les Monts Luisants » 2000 :
– Le maillot est d’époque et commence à faire son âge. Un peu délavé, plus vraiment gallois mais pas encore australien ! D’ailleurs, le match n’est pas encore fini pour lui. Il peut encore jouer une ou deux prolongations mais à son rythme. Le nez est animal, comme on l’aime quand on aime le pinot qui vit sa vie. Un petit manque de hauteur et de poids pour captiver la bouche du spectateur et capter les ballons en touche… Sa course sur le terrain est un peu latérale, on souhaiterait évidemment un pet de panache en plus dans une dernière relance audacieuse, à la Boniface… Parce que la race est là ! Il ne fera sans doute pas un beau vieux, lui non plus, mais sa maturité actuelle est belle et bonne.
La relecture du lendemain soir sur une échine de porc grillée et des pommes de terre sautées (comme les passes du même nom !) n’a pas inversé le score final de la rencontre:
– Le 2009 toujours aussi gaillard dans l’effort
– Le 2003 long et puissant comme un deuxième ligne
– le 2000, la mélée s’est un peu écroulée mais je crois que l’adversaire fatigué avait peut-être bien posé le bras sur l’herbe ou effacé l’épaule…involontairement bien sûr !
PdM
Une cave sur place
30 avril 2013 @ 9 h 07 min
Là, on est dans les vestiaires après un match du mois d’août…!
Le maillot est d’époque et commence à faire son âge. Un peu délavé, plus vraiment gallois mais pas encore australien…
Je suis très fan de tes références à l’ovalie, avais-tu un « drop stop » pour bien viser entre les perches?
gretagarbure
30 avril 2013 @ 10 h 37 min
Magnifique le « Drop Stop » !
Je suis ivre de jalousie
et furieux de ne pas en avoir eu l’idée…!
Mais si tu m’y autorises,
on le trouvera dans un autre commentaire, prochainement !
A bientôt donc !
Une cave sur place
30 avril 2013 @ 13 h 48 min
Je te l’offre! C’est pour moi c’est cadeau!
BERTRAND soize
1 mai 2013 @ 13 h 51 min
Quel beau match ! Pas trop dure la 3ème mi-temps ?