Le monde du vin est en émoi !
Les vignerons, les cavistes et les sommeliers sont en émoi ! En effet, le wiktionnaire nous informe : « verser un pot de vin signifie donner un pourboire, une somme permettant de se payer à boire. »
Ni l’expression ni l’intention ne sont nouvelles : le XVIème siècle n’a fait que les consacrer. Cet « arrosage » est assez courant pour ne pas s’en offusquer aujourd’hui, horrifiés par une pratique aussi basse.
« L’affaire Cahuzac » fait des vagues genre Cap Horn, c’est-à-dire sacrément emmêlées. Dans la même veine, le Conseil Régional d’Île de France, présidé par Monsieur Jean-Paul Huchon, se voit reprocher (par des grincheux bien sûr), les 4,7 milliards d’euros de son budget annuel. Il semblerait que ces derniers ne servent pas qu’à construire des hôpitaux et des lycées mais que les frais de bouche y occupent une grande place !
Au passage, je note que nos dirigeants de tout poil ne prennent même plus la peine de parler de redistribution de l’argent de nos impôts. Dorénavant, ils se contentent de dire :
— « Nous en avons besoin, donc on vous le prend !
— Mais combien ?
— Plein ! Il nous en faut beaucoup ! »
Ça, c’est de la bonne gestion !
« Dans une entreprise, ça consisterait à dire que, pour pouvoir continuer d’emprunter et couvrir les remboursements de nos anciens prêts, payer les salaires et les frais de fonctionnement, eh bien nous allons vendre nos produits 200% plus cher que nos concurrents.
— Mais plus personne ne les achètera ?!!
— Nous les obligerons ! Nous prendrons l’argent dans leur poche s’il le faut.
— Ah bon ? P….n ! Ils sont forts à Bercy !
— Mais j’y pense, ça n’aurait pas déjà existé ce type de société ? Avec des camps, des murs et des miradors pour empêcher non seulement l’argent mais surtout les habitants mêmes de quitter ces impayables paradis ? Le vin y était d’ailleurs devenu d’exécrables qualités. Et c’est une preuve ça, non ? »
Mais le récent discours de notre bon président qui veut supprimer la corruption et ses causes risque d’affoler les compteurs et les petites mains de la magouille d’état.
Et là, j’affirme : la République est en danger ! Je veux évidemment parler de la République du vin ! Faudrait quand même voir à pas supprimer les pots de vin qui font vivre notre économie souterraine, la seule qui fonctionne encore. C’est bientôt le seul argent disponible, celui qui a échappé aux ponctions confiscatoires de la cascade de tous les impôts boulimiques et affameurs.
Supprimons l’argent du black, les bakchichs, les détournements, toutes ces bricoles qui ne sont que de modernes pourboires (pour boire) et les honnêtes commerçants du vin se retrouveront bien vite sur le sable !
Qui pourra alors arroser ses affidés avec des caisses de grands crus classés pour les Noëls, les anniversaires, les départs en retraite, les petits services rendus ? Hein ?
Quand les repas d’affaires ne serviront plus qu’à signer des affaires, l’heure sera grave, les sommeliers en témoigneront mais il sera trop tard ! Quand les sous reviendront de Suisse, de Jersey, des Îles Caïman, de Singapour, il ne faudra pas se jeter dessus comme des mort-de-soif. Il faudra avoir une pensée pour le caviste de Villeneuve-sur-Lot qui vient de faire rentrer des palettes de Krug, de Salon, de Bollinger… pour fêter le retour au bercail de l’argent prodigue !
PdM
CAZAUMAYOU Cédric-Alain
12 avril 2013 @ 16 h 08 min
Oui bien joli tout ça, mais le pourboire a disparu des us et coutumes, parfois dans des établissements de grandes et grosses villes, on peut encore voir quelques clients glisser une piècette. Et dans certains départements où le rat est en nombre un jeu favori et jouissif consiste à laisser un gros pourboire bien en vue en surveillant du coin de l’oeil ses amis à notre propre table, qui au mieux vous lance un regard réprobateur et noir, et au pire sont prêts à ramasser l’obole…..
P’tit billet d’humeur |
6 avril 2016 @ 6 h 02 min
[…] http://gretagarbure.com/2013/04/12/ptit-billet-dhumeur-18/ […]