Lapin chasseur ou lapine chasseresse ?
(Journée internationale de la femme)
Il paraît qu’il y a un sexe faible (devinez lequel) et un sexe fort (on continue les devinettes ?).
Et quand on veut parler du genre humain qui, comme chacun sait, existe parce qu’à l’origine, il y a eu un homme ET une femme et se compose d’hommes ET de femmes, on dit pourtant… « les hommes ».
Par exemple « les hommes sont supérieurs aux animaux », « l’homme est un animal doué de raison », voire « les grands hommes de ce monde » (Tiens ? Jamais les grandes femmes), sans oublier « La déclaration des droits de l’homme », etc., comme si les femmes comptaient pour peau de balle.
Cette soi-disant supériorité masculine affecte même la grammaire où le masculin l’emporte sur le féminin !
Je crains d’ailleurs qu’avoir féminisé quelques mots de la langue française ne fasse pas beaucoup avancer la cause féministe et soit même à la limite du ridicule. D’autant que certains ne sont pas féminisables comme par exemple… imposteur ! À chaque sexe ses forces et ses faiblesses…
Surtout, tout cela manque terriblement d’humour !
Alors, Diou biban — tiens d’ailleurs, Dieu au féminin, ça donnerait quoi ? — je me suis dit que ce serait drôle de bousculer cette dictature macho jusque dans les livres de cuisine. Après tout, puisque la cuisine est paraît-il la place des femmes, alors allons-y gaiement !
Allons messieurs, adieu lapin chasseur, gigot d’agneau (les agnelles n’ont pas de gambettes ?), rôti de bœuf — qui n’est de toute façon jamais avoué comme rôti de vache, quand bien même 85% desdits rôtis sont de la vache de réforme mais qu’en cas d’épidémie, on parle évidemment de vache folle et non de bœuf fou ! —, tendrons de veau (et la velle ?), côtes de porc (qui ne sont jamais de truie… la pauvre, culinairement, elle n’a que sa vulve à nous offrir), pigeons et autres lièvres, pas toujours soulevés. Sans parler des poissons qui ne sont jamais poissonnes… sauf maquerelles ou morues, évidemment ! Et des homards qui ne sont jamais homardes, même grainées.
Non, nous les femmes, nous avons seulement droit aux honneurs de la basse-cour : poule (pas toujours de luxe), poulette, petite caille, dinde (grosse de surcroît), bécasse, pintade (le dernier volatile en date qui nous caricature) et j’en passe qui, à proprement dit, ne sont pas vraiment des surnoms flatteurs. Il n’y a guère que la canette qui tire son épingle du jeu. Et la palombe par chez nous !
Alors oui ! Soyons maîtresses au moins dans notre cuisine et révisons nos manuels culinaires. Eh oui messieurs, je vous le répète, adieu lapin chasseur, bonjour lapine chasseresse ! Encore que… la pine pour une femelle !
Francois Lambert
8 mars 2015 @ 12 h 30 min
Dieu au féminin ça donne déesse. Et les déesses de l’Antiquité étaient pour la plupart bien sympathiques au point que c’est un symbole de beauté. Monsieur Citroën avait baptisé ainsi La voiture la plus révolutionnaire qui fut.
gretagarbure
8 mars 2015 @ 12 h 41 min
déesse pour une société polythéiste, d’accord, mais pour le Dieu des monothéistes, moins sûr !