La faisselle… oui ! Mais la fiscalité est-elle aussi un fromage ?
Vous connaissez tous le fromage blanc en faisselle, ce moule aux parois régulièrement percées de petits trous pour que le petit-lait ou babeurre s’écoule pendant que le fromage frais se raffermit et prend du corps. À vrai dire, c’est comme ça que débute la fabrication de presque tous les fromages.
Autrefois, on déposait le caillé dans des faisselles en terre cuite ou en porcelaine, plus ou moins hautes, cylindriques le plus souvent, mais aussi carrées, voire en forme de cœur. Aujourd’hui hélas, elles sont le plus souvent en plastique et placées elles-mêmes dans un pot (en plastique lui aussi) destiné à recueillir le sérum (petit-lait).
Mais que vient faire ici la fiscalité, me direz-vous ?
Eh bien, figurez-vous que le mot faisselle vient du latin « fiscus » (diminutif « fiscella ») signifiant « petit panier en osier sans anse, corbeille ». C’est que les toutes premières faisselles ont été tressées en osier.
La « jonchée » telle qu’on la prépare toujours en Saintonge dans son tapis de joncs est sans doute une survivance de cette antique tradition.

Or, le mot « fiscus » a aussi donné le mot « fisc » car à l’époque romaine, l’impôt était récolté dans une petite corbeille, comme lorsqu’on fait la quête à la messe.
Voilà comment la faisselle et la fiscalité ont un lien de parenté.
Par métonymie, la faisselle désigne non seulement le moule, mais aussi le fromage qu’elle contient.
Et aujourd’hui, on parle toujours de « corbeille fiscale » !
Mais tous les fromages ne se partagent pas de la même façon !…
http://www.epure-editions.com/10-facons-de-le-preparer/La-faisselle–dix-facons-de-la-preparer-97-18.html
Blandine Vié