Jean-Pierre Alaux présente son roman : Fontaine, je ne boirai pas de ton sang !
Si vous aimez les romans policiers, vous connaissez forcément Jean-Pierre Alaux puisqu’il est l’un des auteurs de la célèbre série de romans cultes Le sang de la vigne (25 volumes chez Fayard, avec Noël Balen), série adaptée sur France 3 avec Pierre Arditi dans le rôle de l’œnologue-enquêteur.
Mais l’Histoire de France et les vieilles pierres n’ont pas non plus de secrets pour lui puisque, décidément très prolifique, Jean-Pierre Alaux est aussi le père d’une série (6 titres précédemment parus) d’enquêtes policières qui ont toutes trait au patrimoine français, son héros Séraphin Cantarel étant le perspicace conservateur des monuments de France, dont les enquêtes menées avec sa femme Hélène et son assistant Théo Trélissac conjuguent patrimoine et suspense.
C’est en tout cas ce que démontre cette enquête passionnante qui se passe à Bordeaux, ville qui doit d’ailleurs son nom au fait qu’elle soit bordée et sillonnée d’eaux en tous sens, ce qui n’est pas le moindre des paradoxes pour une ville emblématique du vin dans le monde entier. Et comme l’indique le titre, avec cette fontaine, il aurait pu logiquement s’agir d’une nouvelle histoire d’eau. Sauf que, polar oblige, c’est le sang qui va couler.
Que vous dire encore sur l’auteur qui, en homme de média, a également beaucoup œuvré pour la radio, la télévision, le théâtre ? Sinon que depuis le 25 mai dernier, Jean-Pierre Alaux assume aussi les fonctions de maire d’Albas, une très jolie commune du Lot (arrondissement de Cahors). C’est assez dire si le Monsieur est occupé.
Disons-le tout net, même si je n’ai pas encore lu tous ses livres, j’ai cependant l’avantage sur un lecteur lambda d’avoir fait un voyage de presse viti-vinicole en sa compagnie (d’ailleurs très charmante) il y a quelques années de cela. Et pour sûr — puisque je l’ai vu à l’œuvre en dégustation — quand il parle du vin, il sait de quoi il parle.
Mais revenons à ce dernier opus, Fontaine, je ne boirai pas de ton sang !
Le monument choisi est cette fois la fontaine des Girondins de Bordeaux, l’une des plus belles d’Europe, que les Allemands voulaient nous confisquer pendant la dernière guerre pour en faire fondre le bronze (52 tonnes tout de même) et la transformer en canons.
L’enquête se passe en 1982, lorsque Séraphin Cantarel est mandaté pour ressusciter au grand jour la mystérieuse fontaine qui avait été déboulonnée mais dont on avait finalement retrouvé les pièces démantelées dans un entrepôt, sauvées in extremis et oubliées depuis.
Je ne vais pas vous faire le pitch de l’histoire car déflorer un polar, ce n’est pas chic pour le futur lecteur, mais sachez qu’ il y a du suspense et de l’émotion à chaque page, que le tout est mâtiné d’un soupçon de politique (ça se passe à l’époque où Jacques Chaban-Delmas était maire de Bordeaux) et de beaucoup d’érudition. On s’instruit en se détendant et c’est d’autant plus passionnant que la langue est fluide, que les personnages sont bien campés et pas seulement ceux qui mènent l’enquête. À chaque fin de chapitre, on n’a qu’une envie : continuer à lire tant l’intrigue tient le lecteur en haleine. Je l’ai d’ailleurs lu d’une seule traite et, amoureuse de notre patrimoine, je ne vais pas manquer de me procurer les autres titres de la collection.
Bref, vous l’aurez compris, ma lecture a été un régal et je ne peux que vous inciter à partager le plaisir qui a été le mien.
Fontaine, je ne boirai pas de ton sang !
Meurtres à Bordeaux
Jean-Pierre Alaux
11 x 17,8 cm – broché
320 pages
Éditions La Geste
N° 153 de la collection le geste noir
prix : 13,90 €
www.gesteditions.com
www.jean-pierre.alaux.book.fr
Blandine Vié
Et si vous voulez vous replonger dans un opus de Jean-Pierre Anaux datant de 2014… c’est là :
https://gretagarbure.com/un-coup-de-rose-bien-frappe-jean-pierre-alaux-et-noel-balen/