Être dans le pétrin
C’est une expression qui nous vient des Romains.
Lorsque les esclaves étaient punis, l’un des châtiments était de les condamner au pistrinum — mot qui a donné « pétrin » en français — ou moulin à moudre le blé une tâche très dure physiquement. Tellement harassante qu’épuisés, ils tombaient souvent dans la mouture.
Une métaphore que d’aucuns font remonter seulement au XVIIIe siècle et faisant plutôt référence au coffre en bois — ou pétrin — dans lequel on pétrissait le pain. On y versait d’abord la quantité de farine voulue, puis on y ajoutait le levain et l’eau. Pâte pétrie qui devenait collante et dont on avait du mal à se dépêtrer, notamment à cause du volume.
Et voilà pourquoi, lorsqu’on se débat avec des difficultés que l’on trouve insurmontables, on dit que l’on est dans le pétrin… quand bien même ils sont aujourd’hui électriques !
Rien ne vaut une bonne métaphore — même un peu glauque — pour « imager » avec force une situation ou un état d’esprit.
Comme quoi, même avant l’ère de l’image, l’écrit a toujours eu recours au visuel !
Mais c’est aussi ce qui fait la beauté du langage.