Cornuelles et pines de Barbezieux
Gâteaux païens sexués
traditionnels aux Rameaux !
Il est une tradition bien curieuse en Charente (autour d’Angoulême) et dans le sud de la Charente-Maritime (Saintonge), c’est celle des gâteaux sexués que l’on consomme traditionnellement le dimanche des Rameaux : cornuelles féminines (triangulaires et trouées) et pines de Barbezieux masculines (de formes phalliques) aux noms et aux formes pour le moins évocatrices.
La cornuelle (appelée également conolle au sud des Charentes) était à l’origine un gâteau de type « échaudés » à trois cornes, d’où peut-être son nom. Mais aujourd’hui, elle est habituellement en pâte sablée et se présente sous forme d’un triangle isocèle plat de 12 cm de côté environ, aux bords côtelés. Elle est badigeonnée de jaune d’œuf, ce qui lui donne un aspect doré et brillant et des grains d’anis (souvent remplacés par petits bonbons à l’anis blancs ou roses) sont disposés aux trois angles. Le trou formé au centre du gâteau permettait d’y glisser un brin de buis béni.
La pine de Barbezieux est quant à elle en pâte à chou, généralement garnie de crème Chantilly ou de crème mousseline (parfumée à la vanille, au citron ou à la fleur d’oranger).
Mais pourquoi donc cette coutume ancestrale ambiguë a-t-elle en quelque sorte été « avalisée » par l’Église catholique au point de devenir rituelle le dimanche des Rameaux dans ces régions ?
Comme souvent, les traditions chrétiennes ont repris des coutumes populaires païennes ancrées dans les mœurs.
En l’occurrence, ces biscuits sexués sont l’héritage de fêtes médiévales profanes et priapiques données en l’honneur du printemps et liées à la fécondité, donc symboles de renouveau.
Par ailleurs, le succès de ces pâtisseries vendues pendant le dimanche des Rameaux était dû au fait que le Carême correspond à une période de ponte intensive et qu’à l’origine, les paysannes faisaient des gâteaux qu’elles vendaient à la sortie des offices.
Somme toute, ces ventes se passant en dehors des murs des églises, l’honneur était sauf pour l’institution catholique.
Aujourd’hui, cornuelles et pines de Barbezieux se vendent dans les pâtisseries.
Localement, on trouve également des cornuelles en pâte feuilletée, ou même en pâte briochée.
Et si vous voulez les faire vous-même :
• La pâte sablée, c’est là : http://gretagarbure.com/2013/07/17/savoir-faire-4/
• La pâte à choux, c’est là : http://gretagarbure.com/2014/03/01/savoir-faire-18/
• Et la crème Chantilly, c’est là : http://gretagarbure.com/2013/02/08/reconnaissance-du-ventre-4/
aliette
12 avril 2014 @ 10 h 56 min
Dans mon enfance la cornuelle entrait à l’église avec un brin de Rameaux. C’était le symbole de la trinité. C’est plus tard que j’ai appris le symbole sexuel, le sexe de la femme. La Pine de Barbezieux était à Barbezieux seulement. Maintenant les patissiers en font à Chateauneuf, à La couronne. Si on est gêné une pâtissière m’a dit « demandez des ciseaux » LOL
Je n’en avais pas entendu parler quand j’étais jeune , naïveté ? Les charentais sont assez grivois pour transformer les symboles religieux . Merci pour votre article.
Traditions, us et coutumes | The fisheye of gou...
12 avril 2014 @ 11 h 31 min
[…] Cornuelles et pines de Barbezieux : gâteaux païens sexués traditionnels aux Rameaux ! Il est une tradition bien curieuse en Charente (autour d'Angoulême) et dans le sud de la Charente-Maritime (Sai… […]
Robert Bidochon
12 avril 2014 @ 13 h 37 min
Il a même l’air équilatéral le triangle …