Caviar : de 1 € le gramme… à 1000 € la boîte vide !
De qui se moque-t-on ?
Alors voilà le topo : qui dit fêtes de fin d’année dit mettre les p’tits plats dans les grands et inviter à sa table des produits de luxe qui, fatalement, coûtent cher !
Bien entendu, il est légitime d’avoir envie de manger du foie gras, du saumon fumé, du caviar et des truffes !
Et il est parfaitement injuste que certains — pour ne pas dire la plupart — ne puissent pas y avoir accès.
Mais malheureusement, cela induit deux dérives !
La première consiste à « démocratiser » des produits qui devraient rester des produits nobles et artisanaux d’exception mais que l’on abâtardit délibérément aux fins que le plus grand nombre puissent « s’en payer » tous les dimanches et les jours de fête. C’est ainsi que foie gras et saumon fumé sont désormais présents sur les tables dominicales d’un bout de l’année à l’autre mais avec une qualité souvent déplorable puisqu’issus de l’industrie agro-alimentaire de cavalerie.
Peut-on appeler cette illusion d’optique un progrès ?
Et les consommateurs sont-ils si naïfs ou sont-ils seulement sensibles au fait de manger des denrées qu’ils croient élitistes ?
À moins qu’ils n’aient totalement perdu le goût. Ou la raison…
La seconde est que certaines maisons de luxe se la pètent avec indécence et méprisent le « petit » consommateur qui n’a évidemment pas les moyens de se payer du caviar à la louche !
C’est ainsi que cette année on peut constater un très très grand écart entre la maison Labeyrie (par exemple) qui propose du caviar d’élevage à 1 € le gramme environ : (Royal : 25 g = 19,99 € ; Osciètre : 25 g = 23,7 € ; Impérial : 25 g = 26,6 €)…
… et la mythique maison Petrossian qui communique sur sa dernière « extravagance » : les 3 plus grosses boîtes de caviar au monde (10 kg, 5 kg et 2,5 kg). La plus grosse, baptisée « Nevidenno » est remplie sur 3 étages des produits phare Petrossian (caviar, poissons fumés et produits d’épicerie) aux prix de 8000 ou de 10 000 € selon les options de caviar.
Plus hallucinant encore, la boîte est également vendue vide pour servir d’objet de décoration (table basse, coffre à secrets, écrins, minibars) au prix faramineux de 1000 € ! Certes, à ce prix-là elle est numérotée…
Mais cette ostentation est-elle vraiment synonyme de luxe ou au contraire de vulgarité ?
Frédérique
18 décembre 2014 @ 8 h 57 min
Merci Blandine, encore un très bon billet, un de plus, mais ils le sont tous……
Bernadette Douenne
19 décembre 2014 @ 7 h 30 min
Bravo pour l’enquête et l’analyse bien menées qui nous libèrent des conjectures attrape-nigauds!
Pour moi, ce sera du sain, du goûteux, du délicat sans être exagérément ruineux, avec les boissons « qu’il faut ». Les esturgeons disent merci et nous aussi.