Ah ! la jolie cuisine de l’été !

En cuisine, l’été est une saison enchanteresse pour les yeux, le nez et les papilles : c’est une profusion de couleurs, d’odeurs et de saveurs qui embellissent et embaument les jardins, les vergers, les marchés, les tables de cuisine, les assiettes !

Qu’on passe l’été au soleil, dans un arrière-pays rocailleux baigné d’ocres et de lumières blondes, dans la touffeur d’un maquis fleurant les herbes de garrigue, ou bien les pieds dans l’eau, dans une calanque lumineuse où l’on traque le rouget de roche un verre de pastis à la main ; qu’on le passe plutôt au bord de l’océan, face aux embruns vivifiants et aux rouleaux tumultueux, les yeux rivés sur des plages immenses de sable blanc, à l’affût de petits bateaux de pêcheurs rapportant de frétillants poissons de ligne, ou le haveneau sur l’épaule ; qu’on le passe plus tranquillement encore, au fin fond d’une campagne douce où les eaux vives et les herbes sauvages le disputent aux forêts profondes et aux tonnelles ombragées ; qu’on le passe même en ville, avec pour seule consolation l’éxubérance des marchés… et la gourmandise des amis à régaler, il est certain que l’été tout est permis en cuisine, de la frugalité la plus spartiate — ah ! l’exquise saveur d’une tomate gorgée de soleil, « gobée » à la croque-au-sel avec un filet d’huile d’olive fruitée ! — à la mise en scène la plus élaborée (bouillabaisse, grand aïoli de morue, gâteau d’omelettes, méchoui, etc.) !

C’est aussi le temps de découvrir le pittoresque et l’exotique sans pour autant renier le classique et le quotidien. Cuisiner « comme là-bas » est avant tout une ouverture d’esprit !
Une seule chose compte : le plaisir ! De la vue, de l’odorat, du goût, bref le plaisir des sens ! Et comme été rime avec vacances, un impératif se précise : la facilité, le côté pratique ! Les vacances ne sont pas faites pour s’embêter !
