Le 15ème Marathon des Leveurs de Coude
Mardi 5 septembre a eu lieu la quinzième édition du Marathon des leveurs de coude qui s’est tenu à Saint-Germain-des-Prés à Paris.
Le Marathon est né en 1985 d’un article de Jean Cormier (journaliste sportif, grand reporter et auteur) dans Quat’saisons où il y imaginait une fête à Saint-Germain-des-Prés, une sorte de croisement entre les fêtes basques de son pays natal, un carnaval de rue, le parcours que son grand ami Antoine Blondin (ils ont notamment écrit ensemble Alcools de nuit) faisait rituellement dans ce quartier et le défilé de l’École des Beaux-Arts. Deux ans après, Jean Castel l’aidait à concrétiser son vœu avec les autres patrons de bars du quartier. Le marathon ayant lieu tous les deux ans, c’était il y a tout juste 30 ans.
Depuis, la règle n’a pas changé : dans un esprit ludo-sportif, une vingtaine d’équipes est accueillie dans 42 étapes (par référence aux 42 km d’un marathon) par 42 tenanciers de bistrots, comptoirs, restaurants, brasseries et cafés du périmètre germanopratin pour y boire un tastevin (soit 2 à 3 cl). Les compétiteurs doivent faire tamponner leur sauf-conduit comme preuve de leur passage (y compris le passage du glouglou dans le gosier). Pour cette édition, les vins à la disposition des leveurs de coude étaient ceux de Jacky Lorenzetti (également patron du Racing 92) avec les cuvées du château Pédesclaux en Pauillac et du château Lilian Ladouys en Saint-Esthèphe.
La journée commence par une messe à 11 h à l’église Saint-Sulpice, en hommage aux amis disparus. Les chants sont en basques et les participants aux équipes sont déguisés façon carnaval (chaque équipe a un déguisement différent). Ensuite c’est l’apéro sur la place Saint-Sulpice (cette année avec la liqueur Izarra qui proposait deux cocktails toniques très réussis), puis un déjeuner sous un chapiteau dressé sur la place qui réunit environ 600 personnes et dont le menu est quasi rituel : charcuterie, cassoulet, gâteau basque. Ainsi lestés, nos gaillards et gaillardes peuvent démarrer le marathon vers 15 h.
Beaucoup de personnalités sont présentes : journalistes, anciens Grands du rugby, champions omnisports, artistes peintres, comédiens, chanteurs, personnages politiques ou médiatiques pour participer ou les encourager. Cette année a d’ailleurs vu une équipe de chefs très motivés qui a fait sensation en parodiant les « Femen ». En fin de soirée un trophée est remis à l’équipe gagnante… mais on peut dire qu’ils sont tous vainqueurs !
Merci surtout à Jean Cormier et à sa fille Jennifer d’organiser cette fête populaire qui renoue avec la belle époque du quartier de Saint-Germain-des-Prés lorsque c’était encore un village d’artistes, d’auteurs, d’éditeurs, de musiciens et de créateurs de tout poil qui faisaient sa réputation dans le monde entier. Le temps d’une journée, nous avons oublié les boutiques de fringues de luxe qui ont peu à peu remplacé les librairies.
Blandine Vié