Sébillon – Neuilly-sur-Seine
Sébillon
Restaurant traditionnel
Maison fondée en 1914, spécialiste du gigot d’agneau
Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine)
C’est le restaurant mythique — une institution ! — où il faut aller au moins une fois dans sa vie si l’on veut déguster un beau gigot présenté à la voiture et tranché devant vous par un écuyer trancheur (ou tranchant), comme ça se faisait autrefois dans les bonnes maisons, dans les brasseries de luxe, mais ce qui est devenu aujourd’hui presque obsolète. Hélas !
Sébillon, nous y étions déjà allés et nous avions aimé. Et nous avions très envie d’y retourner. Pour le gigot mais aussi pour le spectacle de la découpe que le hiératique Jean-Luc Robveille (également directeur de salle) pratique avec un art consommé et une prestance quasi cinématographique. Il faut dire qu’il a trente ans de métier derrière lui dans le groupe Gérard Joulie dont dix chez Sébillon.
Mais il est temps de nous sustenter. Nous zappons l’apéritif au profit d’une assiette d’ « os à moelle au gros sel de Guérande, pain de campagne grillé » (12,50 €) que nous nous partageons. En fait, gentille attention, il y en a normalement trois par assiette et là, nous en avons deux chacun. Inutile de dire que nous nous régalons.
En entrée, nous avons également décidé de nous partager une » Belle sole meunière » (40 €), autre plat emblématique de la maison. Elle nous est présentée entière puis rapidement préparée par le serveur. Accompagnée d’une petite purée peut-être un peu dense, elle est charnue et cuite comme il se doit, ni trop ni trop peu.
Pour le plat principal, nous avons décidé de prendre un seul « Notre gigot d’agneau allaiton de l’Aveyron tranché devant vous à discrétion et servi avec ses lingots » (27 €) afin de pouvoir goûter deux plats différents et je me dévoue donc pour un « Ris de veau braisé aux morilles » (32 €) qui se révèle goûteux et moelleux à souhait bien qu’en février, il s’agisse évidemment de morilles séchées. Il est escorté de tagliatelles mais je n’y touche pas car je ne peux m’empêcher de loucher sur l’assiette de Patrick et préfère me garder un petit creux. Pour quoi faire, me direz-vous ? Oui, pour quoi faire ? Mais pour le gigot, bien sûr !
Ah ! ce gigot ! L’ « allaiton de l’Aveyron » est un agneau de lait sous la mère en provenance directe des établissements Greffeuille, un éleveur que je connais par le biais de l’Académie de la Viande. C’est qu’il s’en débite ici 30 à 40 gigots par jour, jusqu’à 70 certaines fin de semaine !
Pour sa première assiette, Patrick choisit des entames, donc plutôt du très cuit que notre écuyer tranchant s’empresse de découper selon son vœu : entames et souris, un peu plus confite.
À la repasse — puisque c’est permis ! — je ne résiste pas à la tentation (proposée) d’accompagner Patrick et nous optons cette fois pour du bien rosé histoire de varier les plaisirs. Et c’est délicieux ! Fondants, les lingots sont quant à eux véritablement l’accompagnement idéal du gigot. Nous voilà transportés à une époque où ces beaux plats du dimanche faisaient plus souvent leur apparition sur les tables familiales et ça nous rend un peu nostalgiques… mais repus.
Toutefois, impossible de terminer ce repas sans un dessert. Si je peux généralement m’en passer, jamais quand il y a un baba à la carte ! Le « Baba moelleux et gourmand arrosé de rhum ambré Saint-James » (11 €) s’impose donc tout naturellement pour moi. J’apprécie qu’il ne soit pas servi comme trop souvent avec de la crème Chantilly, ce qui à mon avis le dénature. En revanche, il est généreusement imbibé de rhum, pas d’un sirop à base de…
Pour clore ce repas, Patrick a plutôt jeté son dévolu sur les « Crêpes Suzette flambées au Grand Marnier » (12 €) bien que la semaine précédente, je lui ai déjà fait goûter mes crêpes maison, Chandeleur oblige.
Tout ayant une fin — mais sans plus de faim ! — notre repas se termine par un petit café. Nous sommes heureux. Mais il reste à Patrick le soin de vous parler des vins qui ont accompagné notre repas.
Le vin blanc servi au verre et conseillé ce jour-là était le mercurey 2014 du château de Chamirey appartenant à la jolie famille Devillard (11 € le verre mais attention : de 18 cl quand même !). Il est typé chardonnay comme on aime, sans aucune lourdeur, à peine citronné, souple en bouche avec une salinité qui en fait un bon compagnon des fruits de mer et des beaux poissons nobles.
Sur nos viandes, l’accord s’est réalisé avec un charmant côtes-du-Rhône villages rouge : le château La Borie 2014, originaire de Suze-la-Rousse (7,50 € le verre de 18 cl). Il est fait pour être bu rapidement et ça tombe bien : on a soif ! Frais, fruité, presque guilleret, sa dominante grenache présente des tanins discrets qui vont bien sur le grain particulièrement fin de l’agneau et du ris de veau. Quand les textures se respectent et se complètent, tout va bien !
Invitation d’un attaché de presse.
Blandine & Patrick
Sébillon
20, avenue Charles de Gaulle
92200 Neuilly-sur-Seine
Tél : 01 46 24 71 31
Réservation indispensable.
Ouvert 7/7 jours.
Service de 12 h à 15 h et de 19 h à minuit.
Voiturier
M° Porte Maillot
Site : http://www.sebillon.com