Les carnets de cuisine de Colette
Les carnets de cuisine de Colette
80 recettes d’une gourmande
Muriel Lacroix et Pascal Pringarbe
« « J’aime être gourmande » disait Colette. Cette grande romancière française, écrivain de l’intime et femme de goût, aime décrire le quotidien, et sa littérature offre une grande place à la nourriture et aux plaisirs de la chère. Réelle passionnée de cuisine, de saveurs et de senteurs, elle a laissé derrière elle des écrits sensuels sur les moments qu’elle vivait et l’ambiance des fourneaux. Tout au long de sa vie elle s’est adonnée aux bonheurs de la table, de son enfance en Bourgogne jusqu’à la fin de sa vie à Paris, dans les jardins du Palais Royal. »
C’est ainsi que l’éditeur présente ce fort bel ouvrage qui plaira autant aux amateurs de littérature qu’aux gourmands, d’autant qu’il propose 80 recettes fort bellement illustrées par Philippe Asset.
Personnellement très sensible au charme littéraire et sensuel de la plume de Colette — qui symbolise mieux que personne l’écrivain du goût —, ce livre ne pouvait évidemment que me séduire.
Construit de manière chronologique, il évoque 5 tranches de la vie de Colette, de la Bourgogne de son enfance au Paris de sa vieillesse en passant par la Bretagne, la Corrèze et la Provence, régions où elle a longuement séjourné.
Évidemment fondatrice, la période de son enfance fait la part belle à la cuisine bourguignonne de terroir : soupe à l’oignon, escargots, œufs mollets au vin rouge, brochet sauce mousseline, lapin sauté, poulet au blanc, coq au vin, jambon à la chablisienne, carré de porc à la paysanne, bœuf en bourguignon, toutes ces recettes de campagne dues à la basse-cour, au clapier, à la pêche en eau douce et même à la braconne. Sans oublier les desserts de grand-mère tels que le gâteau (de semoule) fourré de Sido, le fras de la Saint-Jean (tarte au fromage blanc), le gâteau à six cornes, le gâteau de riz aux groseilles et toutes ces douceurs qui firent à jamais le bec sucré à notre femme de lettres.
Puis, c’est le mariage avec Willy qui l’initie à l’amour et à la vie parisienne. Mais à Paris, Colette s’ennuie et se réfugie d’autant plus dans l’écriture que son époux est volage. Elle se remémore ses souvenirs d’enfance avec le succès que l’on sait dans la série des Claudine où sa gourmandise et sa sensualité vont de pair. Elle ne cessera plus jamais de parler de cuisine. Ainsi, divorcée et initiée par une amoureuse, elle va découvrir la Bretagne, ses coquillages et ses crustacés, ses crêpes, son kouign-amann, son cidre.
Au gré de ses nouvelles amours, Colette change de pays, nous entraînant aussi en Corrèze où elle loue les nourritures roboratives, des pâtés au clafoutis et à la flognarde en passant par le cassoulet de Toulouse, la poitrine de veau farcie et autres plats de ménage qu’elle affectionne tant.
Son dernier mari lui fera découvrir la Provence où sa sensualité va se trouver exacerbée par les recettes méditerranéennes : tomates à la mentonnaise, artichauts à la barigoule, petits farcis niçois, ravioli, riz aux favouilles, bourride à l’aïoli et autres estouffades ensoleillées.
Elle reviendra finir sa vie à Paris où elle glorifiera une cuisine plus classique, plus proche de la haute gastronomie : potage Argenteuil (aux asperges), foie gras, coulibiac de saumon, truite au lard, fricassée de poulet au champagne, entrecôte Bercy pommes paille, rognons de veau sautés aux champignons, cake, éclairs au chocolat.
Bref, ce livre est une promenade dans l’univers de Colette et il nous enchante par ce qu’il nous dévoile de sa vie et de ses carnets gourmands. Un ouvrage qui a autant sa place dans une belle bibliothèque que dans une cuisine où l’on pratique l’art culinaire avec amour et appétit.
Blandine Vié
Les carnets de cuisine de Colette
80 recettes d’une gourmande
Muriel Lacroix et Pascal Pringarbe
Photos de Philippe Asset
Éditions du Chêne
robertbenbassat
15 janvier 2016 @ 10 h 24 min
merci pour ce joli texte ou j’ai appris le cher plaisir de chére soyez en remercier la confusion est si simple
robertbenbassat
15 janvier 2016 @ 10 h 26 min
soyez en remerciée ,mille excuses pour ce lapsus « clavi »