Le Prix du Vin
Les « success stories » des banlieues médocaines ou libournaises, pour impressionnantes qu’elles soient dans certaines de leurs démesures, ne font plus rêver que les golden retrievers de la finance mondialisée.
Il y a encore quelques lunes, le vulgum pouvait encore se saigner pour acheter la bouteille du dimanche, puis pour l’anniversaire de la cadette, ou même seulement le jour de la communion du petit dernier. Ayant dû depuis longtemps abandonner l’idée de la caisse de douze de l’année de naissance ou de mariage des dits rejetons, il est désormais impensable de « débouchonner » une bouteille de Château Lafite-Rothschild à 1000 € la quille pour accompagner le gigot-flageolets dominical. Bien coordonnés, les 8 verres de la tablée familiale peuvent se vider en à peu près 6 secondes, selon que le pépé a fait ou non la différence avec le Stéradent de son dentier préféré ! Même pas le temps d’attaquer la souris ou l’entame et on est déjà sur les graviers… Heureusement, la belle-sœur trouve toujours que « le vin rouge, ça pique ! » Mais les 125 € ainsi remis sur le marché reviennent de droit au gros beauf qui s’empare derechef de son bien et en profite pour humecter sa trop grosse bouchée de haricots, engouffrée avec sa précipitation habituelle. En fait, par temps sec, ça nous met la dégustation du coup de rouge aux alentours de 600 000 € de l’heure !!!
On a beau ne pas être rapiat, quand la pièce rapportée se met à couiner pour qu’on ouvre fissa un autre flacon, on tarde un peu à retrouver le limonadier…
PdM
Duffieux
21 novembre 2012 @ 9 h 24 min
Excellent ! Quel style !