La jolie fête du commerce… amoureux ! Saint-Valentin ou Saint valant tintin ?
Tout le monde sait que la « Saint-Valentin », encore appelée « Fête des Amoureux », est un rendez-vous calendaire tellement commercial que les messages véhiculés ne peuvent être que de deux types :
– soit tout mignons quand ce sont de très jeunes gens, encore pleins d’illusions et peu rompus aux turpitudes de la vie — ce n’est pas pour rien que le mot adultère est composé à partir du mot adulte — qui, par de menues attentions ostentatoires, avouent et affichent ainsi un amour qu’ils n’osent pas ou ne savent pas encore dire avec des mots ;
– soit très artificiels et « commandés » par la pression sociale quand ce sont des adultes — peut-être même des adultes adultères ! — qui jouent le jeu de ce piège sentimental, tentant ainsi d’éloigner les maux d’un quotidien trop usé.
C’est que, comme le dit Jean-Paul Kaufmann sur Psychologie.com : « Officiellement, la Saint-Valentin se présente comme la fête de l’amour. En réalité, elle est bien davantage la fête du couple, voire de la norme conjugale, qui stigmatise ceux dont la vie privée est différente. À la Saint-Valentin, il en est qui rasent les murs. Et tout cela sans parler du commerce ! La Saint-Valentin est avant tout la fête des fleuristes et des restaurateurs. »
Mais, sans en occulter la mise en scène hypocrite, il insiste néanmoins sur sa réelle dimension symbolique, qui rendrait cette fête incontournable : « Si la Saint-Valentin a pris une telle ampleur et se maintient, c’est qu’il y a des raisons. Une surtout : la culpabilité masculine. (…). La Saint-Valentin se présente alors comme une compensation symbolique, un grand rattrapage. Mais un rattrapage obligatoire. (…). Les hommes ont béni la Saint-Valentin au début. Un bouquet suffisait pour effacer la culpabilité accumulée depuis des mois. En fait, bouquet après bouquet, ils construisirent le piège collectif qui allait bientôt les enfermer. Les voici désormais condamnés rituellement aux travaux forcés de l’amour, consistant à être les princes charmants d’un jour. »
Et il affirme même que : « Maintenant que les petits cœurs sont partout, l’absence de cadeau équivaut à une déclaration de désamour. »
Commerce, commerce…
Et de fait, malgré son côté mascarade, la Saint-Valentin semble être une fête qui s’est ancrée dans le temps, une fête à laquelle peu de couples échappent. En tout cas depuis les années 80 où elle a émergé. Car paradoxalement, avant la « libération de la femme », elle n’était qu’anecdotique. Comme quoi…
Il n’avait peut-être pas tort Léo Ferré quand il disait : « On croit qu’elles sont nos muses alors qu’elles sont nos muselières ! »
Bon, mais me direz-vous, pourquoi vous causer de la Saint-Valentin dans ma chronique habituellement consacrée à la gueulardise ?
C’est que la chère et la chair ont toujours fait bon ménage.
Les marques de l’agro-alimentaires l’ont bien compris, qui jouent sur l’ambiguïté des désirs et des gourmandises en nous pondant des slogans racoleurs érotico-salivants pour appâter nos papilles.
Aussi, commerce (mercantile) pour commerce (amoureux), m’est venue l’idée de demander à Blandine et à Patrick de nous concocter une petite farce : un dialogue amoureux entre Valentin et Valentine, rédigé à coups de messages publicitaires.
Et voilà la copie qu’ils m’ont rendue.
Diou Biban, ils sont forts les duettistes, non ?
Valentin : « Babette, je la lie, je la fouette et parfois elle passe à la casserole. » (Babette).
Valentine : « C’est bon d’avoir les boules ! » (Knacki Ball), mais « Une baguette (Baguépi) oui oui oui oui ! », « On sent tout de suite la différence » (Frial). « Elle est si bonne ! » (Cristalline).
Valentin : « Ravi que ça vous plaise » (Pains Jacquet). « Mordez dans sa nature » (Chamois d’Or). « Elle va vous faire fondre de plaisir » (Taillefine cremoso). « La gourmandise n’est plus un péché » (Gervita).
Valentine : « C’est de la dynamite » (Ovomaltine), « De l’amour à croquer » (BN), « C’est tout ce que j’aime. » (Mc Donald), « On en mangerait bien tous les jours. » (Amora).
Valentin : « Une femme qui se fait plaisir est toujours belle » (Perle de Lait de Yoplait).
Valentine : « C’est si bon de faire un caprice, caprice à deux… » (Caprice des Dieux), « Pensez à ne pas l’oublier. » (Rouy), « Pour le plaisir de faire plaisir » (Ancel).
Valentin : « Le matin, c’est essentiel » (Heudebert), « Pour rugir de plaisir » (Lion).
Valentine : « Plutôt mourir que d’en perdre une miette. » (Daunat).
Valentin : « Il faut secouer, sinon la pulpe elle reste en bas. » (Orangina).
Valentine : « C’est 50 cl de plaisir ! » (Viva Fruit de Candia). « Ça désaltère et c’est déjà pas mal » (Sprite).
Valentin : « Ce goût là, c’est La Laitière » (La Laitière). « Le goût des choses simples » (Herta) ! « On n’y résiste pas ! » (Quadro).
Valentine : « Je ne fume pas, je ne bois pas, mais qu’est-ce que je peux sucer (comme suc des Vosges !) » (La Vosgienne). « C’est mon faible » (Foie gras Montfort). « Pardon, mais c’est trop bon » (Chaussée aux Moines). « C’est bon la honte » (Senoble).
Valentin : « C’est si bon de faire confiance à une femme » (Monique Ranou).
Valentine : « La nouvelle barre au goût 3 D » (Ferrero Duplo) ? « Toujours trop court M. Cadbury, toujours trop court. » (Finger Giant de Cadbury).
14 février 2013 @ 9 h 08 min
Haha ! Charmante compilation de phrases choc.
14 février 2013 @ 11 h 30 min
Bien vu !
15 février 2013 @ 21 h 21 min
Ne sont-elles pas charmantes et charmeuses ces publicités ?
De quoi nous plaignons-nous ?
Nous sommes à deux doigts (coupe-faim) de nous laisser séduire !
15 février 2013 @ 21 h 25 min
Merci Anne,
sans doute grâce à Optic 2000…!
P’tit billet d’humeur |
14 février 2014 @ 7 h 01 min
[…] Nous l’avions déjà souligné l’année dernière : la Saint-Valentin est avant tout la fête des fleuristes, des chocolatiers et des restaurateurs ! http://gretagarbure.com/2013/02/14/la-chronique-de-greta-garbure-7/ […]
P’tit billet d’humeur ! |
15 février 2015 @ 7 h 01 min
[…] Vous savez ce que nous en pensons sur Greta Garbure, nous nous sommes déjà exprimé ici : http://gretagarbure.com/2013/02/14/la-chronique-de-greta-garbure-7/ […]
Traditions, us et coutumes |
14 février 2017 @ 7 h 02 min
[…] jolie fête du commerce amoureux : Saint-Valentin ou Saint valant tintin ? » en 2013 : https://gretagarbure.com/2013/02/14/la-chronique-de-greta-garbure-7/— « Ne fêtez plus Saint-Valentin le mesquin ! Pour de vraies agapes… fêtez […]