La cuisine merveilleuse d’Olivier Streiff
Je vais vous l’avouer tout net : je ne regarde jamais les émissions de cuisine à la télé, surtout pas celles à grand spectacle façon télé-réalité. Mais difficile d’échapper aux bandes-annonces et zappings divers. Et le look si particulier d’Olivier Streiff (calqué sur celui de Nicola Sirkis, leader du groupe Indochine) est tellement détonant dans une cuisine qu’il a été mis en avant et que ça a fini par retenir mon attention. De loin.
Et puis, par le plus grand des hasards, j’ai reçu le livre sans l’avoir demandé. J’ose même le dire : de moi-même, je ne l’aurais jamais sollicité. Eh bien, ça a été une très jolie surprise ! Comme quoi, personne n’est à l’abri d’un préjugé ! Et pourtant, sans mentir, j’aime beaucoup Indochine. Mais, même si le piano est un mot commun à la musique et à la cuisine…
Mea culpa donc, car finalement ce livre nous parle d’un univers culinaire très personnel, très identitaire, poétique et gourmand en diable. À la fois très moderne par la conception et la créativité des recettes mais tout de même ancré dans le passé par ses références à la terre, à la campagne, à la ferme, au jardin, à l’enfance. Un livre qui me fait penser au Grand Meaulnes d’Alain-Fournier, à la Bourgogne de Colette, à George Sand.
Parmi les 60 recettes proposées, je retiens particulièrement les recettes des « Dim sum aux cèpes et infusion de sous-bois », des « Artichauts poivrades aux olives et gnocchis », des « Courgettes fleurs farcies de ratatouille niçoise », des « Petits potimarrons cuits entiers, gratinés au comté », des « Soles meunière, rouleaux pressés d’épinards », des « Huîtres gratinées au chou fermenté et saucisse à cuire de Moselle », du « Pain perdu de foie gras poêlé à la mirabelle », de la « Ballottine de pigeonneau au grué, polenta poêlée et son bouillon cacaoté », du « Poulet fermier en croûte de sel au foin », du « Crémeux de châtaignes aux cèpes et bouillon de poule faisane », de la « Cocotte lutée au lard paysan », du « Pâté lorrain au foie gras et confiture de gratte-cul ». Les desserts sont également épatants.
Un seul petit bémol : l’expression « caviar de betterave » est impropre du point de vue de la législation comme nous l’avons déjà expliqué ici :
https://gretagarbure.com/2013/07/13/appellations-culinaires-2/
Cette impression de balade romantique est renforcée par les sublimes photos de Laurent Fau que le stylisme de Sarah Vasseghi magnifie encore, et par les poèmes de Nina, la compagne d’Olivier Streiff, inédits dans un livre de cuisine.
Quant à la préface de Nicola Sirkis, elle est parfaitement à l’unisson.
La cuisine merveilleuse
Olivier Streiff
Préface de Nicola Sirkis
Solar Editions
Prix : 24,90 €