La Bible culinaire des sœurs Scotto 500 recettes indispensables
La Bible culinaire des sœurs Scotto
500 recettes indispensables
Bon, comme je vous parle toujours cash, autant vous le dire tout de suite : les sœurs Scotto, ce sont des copines ! Dans l’ordre, j’ai d’abord connu Marianne, puis Michèle, et enfin Élisabeth. Et je crois qu’on s’aime bien ! Mais, comme dit un proverbe que j’applique régulièrement : « Qui aime bien châtie bien ! » Et, copines ou pas, si leur bouquin ne m’avait pas plu, au mieux je n’en aurais pas parlé, au pire, j’aurais balancé deux ou trois « gentillesses » au risque de me fâcher avec elles !
Mais la bonne nouvelle, c’est que ce livre est épatant ! Exactement ma conception des livres de recettes ! Une sorte de scrap book, de scrap cook book qui mêle intelligemment les recettes de l’héritage familial (et leur histoire, en partie méditerranéenne, fait qu’il est très riche !), de l’apprentissage personnel, des rencontres (y compris avec les chefs), des voyages, bref de toutes les circonstances de la vie où l’on est susceptible de découvrir (inconsciemment dans l’enfance, délibérément ou non plus tard) une nouvelle saveur, un nouveau produit, une nouvelle association, un conseil ou une astuce, une nouvelle manière de cuisiner. Toutes choses qui façonnent une « cuisinière » au fil des jours. Et qui font qu’on a tous — enfin, je l’espère — une grand-mère, une mère, une tante, une amie dont tout le monde dit : « celle-là, quelle sacrée cuisinière ! ». Eh bien voilà : Marianne, Michèle et Élisabeth sont de sacrées cuisinières dans la vie ! Et ça se sent dans leur livre où la gourmandise est à fleur de pages ! Il y a presque un petit fumet qui se dégage en le feuilletant…
Ce que j’aime beaucoup
(parce que ça change tout et que ça fait que leur livre est le leur et celui de personne d’autre !)
• Le sommaire l’annonce, la part belle est faite aux légumes et aux fruits puisque c’est le premier chapitre. Non parce ce que c’est tendance — vous savez, les végétariens intégristes, vegans et autres psycho-rigides de l’alimentation — mais parce que ce sont des filles de la Méditerranée et que dans ces pays qui bordent le bassin méditerranéen, souvent pauvres, on se nourrit D’ABORD avec les ressources naturelles, c’est-à-dire avec les produits de la terre et de la mer. Et j’adore cette cuisine de la débrouille !
Part belle aussi faite aux céréales (chapitre « La fleur des moulins») et je trouve ça judicieux.
Et malin aussi d’avoir réuni « La ferme et les prés », autrement dit les viandes et les fromages.
• Parce que chaque recette est accompagnée d’un petit commentaire de l’une ou l’autre des frangines : explication, conseil, etc. J’aime bien ça parce que ça montre que chacune a mis sa patte, qu’elles n’ont pas forcément « digéré » leurs souvenirs d’enfance de la même façon et moi qui les connais toutes les trois, j’y retrouve leurs inclinations personnelles. Et je trouve ça touchant.
• Parce que certaines recettes — repérables parce qu’un liseré borde les pages où elles figurent — sont accompagnées d’un souvenir d’enfance joliment écrit de manière très littéraire.
Plus que touchant… ÉMOUVANT ! D’ailleurs, bien que ce ne soit pas mon histoire, j’ai quelquefois eu les larmes aux yeux.
Mes recettes préférées
Je cite les 500 ? Non… faut pas charrier !
Mais quelques-unes incontournables pour lesquelles je craque depuis toujours ou que je vais inviter à ma table sans tarder : panzanella (souvenir de ma tranche de vie en Italie) : salade de cédrat aux grains de sel et à l’huile d’olive (promis, j’essaye dès que possible) ; pourpier mimosa (parce que moi aussi, dans le village des Landes où j’ai vécu une dizaine d’années, je leur ai fait découvrir le pourpier !) ; le couscous de chou-fleur, une de leurs créations (l’année de naissance de ma fille !) ; accras de potimarron, vinaigrette pimentée ; mini-courgettes fleurs farcies à la ricotta ; erbazzone ; caponata (souvenir de Sicile) ; poivrons grillés à la braise (déjà au four, c’est délicieux !) ; côtes de blettes aux anchois (un légume méconnu que les anchois subliment !) ; coquillages à l’eau salée (pour le coup, ça me rappelle les Antilles) ; tellines en aïoli de Jeanne ; calmars aux coques ; seiches aller-retour et risotto noir ; moules au pistou de noix ; sardines sandwiches ; bonite en bocal (une pâte à tartiner à la bonite ? J’en veux !) ; sole meunière (émouvant commentaire) ; brandade (comme elle avait raison votre maman de ne pas confondre brandade et brandade Parmentier !) ; bœuf aux carottes (quelle malice !) ; daube de bœuf aux anchois (liaison maligne) ; vitello tonnato (souvenirs, souvenirs…) ; osso buco et risotto (idem) ; escalopes milanaises (bis repetita…) ; couscous à l’agneau de Mina ; sauce agneaubergine (j’aurais aimé faire la trouvaille !) ; gnocchis d’herbes à la ricotta (quel fierté de les préparer !) ; poulet aux olives (une des rares recettes cuisinées par mon père en camping !) ; dinde de Noël (ah ! le poids des traditions familiales !) ; œufs mimosa à la sardine ; straciatella (l’Italie, toujours !) ; orecchiettes au guanciale (en fait joues de porc traitées comme du lard !) ; spaghettis aglio, oglio e peperoncino ! (ah, le point G !) ; pâtes crues au coco frais ; spaghettis aux oursins ; spaghettis aux fruits de mer ; biscuit blond huile et vin ; baba-express au limoncello ; pecan pie ; riz au lait et gâteau de riz ; œufs à la neige ; scones ; tarte au citron meringuée ; spoutnik ; confiture de cédrat (promis, je l’essayerai !).
Celles que j’aime moins
Celles au tofu ! Et même au tonyu dont je ne soupçonnais même pas l’existence !
Il y en a au moins … 3 sur 500 ! Si, si, j’ai compté !
Mais je l’avoue ! C’est parce que ce produit ne m’est pas familier et que mes rares expériences n’ont pas été heureuses !
Et puis, une question sans réponse : c’est quoi une tomate de mer ?
Bon, vous l’aurez compris, je galège pour ne pas avoir l’air de trop leur passer la brosse à reluire !
Mais est-ce que c’est ma faute à moi si je sais choisir mes copines ?
Comme dit l’adage : « Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée ! ».
Avec Marianne, Michèle et Élisabeth, la porte de la cuisine est toujours ouverte !
Et c’est bien parce que, même si je prône le respect des appellations et d’un certain nombre de valeurs… culinaires, la cuisine, elle se fait dans la cuisine… et pas au musée !
Et la transmission aussi !
Alors un conseil : c’est bientôt les fêtes,
achetez vite leur livre avant qu’il ne soit en rupture de stock !
Blandine Vié
La Bible culinaire des sœurs Scotto
500 recettes indispensables
Michèle Carles, Marianne Comolli, Élisabeth Scotto
Photographies d’Édouard Sicot
Éditions du Chêne
512 pages, 30 illustrations
Prix : 35 €