Jolie découverte : SORMANI, un restaurant italien chic avec une très belle carte de vins italiens
Les restaurants italiens ne manquent pas à Paris, de la trattoria où l’on mange vite et bien de bons plats de terroir entre copains aux quelques restaurants gastronomiques et raffinés qui font une cuisine inventive avec des produits d’exception, en passant par la cuisine standardisée de tous « les italiens du coin ». Je n’évoque même pas la pléthore de pizzerias où tout se côtoie, le meilleur comme le pire.
Chez Sormani, nous sommes dans la catégorie supérieure avec de nombreux atouts :
— L’adresse est discrète, feutrée, nichée dans une petite rue entre Étoile et Argentine, presque secrète. Le genre d’adresse qu’on se transmet entre initiés. Et, de fait, le restaurant est très fréquenté par le monde des affaires, du 7ème art, de la politique et de la presse. Il faut dire que le cadre, très bien agencé avec sa mosaïque de salles, élégant, très joliment décoré (mêlant subtilement le classique et le moderne), avec des tables suffisamment espacées les unes des autres, se prête parfaitement à une convivialité tranquille. Par ailleurs, sur le trottoir d’en face, se situe la superbe cave et deux salons privés pour encore plus de discrétion.
— Après le départ de Pascal Fayet qui en fut le fondateur, Franck Potier-Sodaro, son fils spirituel et complice depuis 18 ans, a su imposer sa patte, s’attachant à faire perdurer l’institution au XXIe siècle. Et cela avec intelligence et générosité, lui donnant un cachet indéniable en ce qui concerne le cadre, et une typicité de bon aloi en ce qui concerne la table. De mère italienne et de père français, il fait des études d’œnologie, fait ses classes avec Philippe Faure-Brac puis dans quelques palaces parisiens. En 2001, il ouvre l’annexe salon et cave Sormani, face au restaurant. Il intègre le restaurant avec ses crus italiens et français. Il est sans conteste l’un des meilleurs sommeliers du vin italien à Paris. Sa carte des vins contient plus 500 références.
— La cuisine est préparée avec des très bons produits italiens choisis au rythme des saisons et les pâtes fraîches maison y sont privilégiées. Le chef Vincent Gutirrez sait les ennoblir sans trahir leur identité ni leur terroir. N’oublions pas le chef pâtissier Pascal Staderoli qui sublime les desserts italiens classiques en leur donnant une légèreté aérienne, un petit supplément d’âme.
Et pour être dans l’air du temps, il y a même une offre de pâtes sans gluten et de plats végétariens.
Le pain, excellent, vient du boulanger Raoul Meder.
— L’offre des vins s’est élargie au verre, ce qui permet notamment de faire des accords mets/vins avec chaque plat. D’ailleurs, belle initiative initiatrice, Franck propose d’ailleurs une formule « sur le pouce » ou « entre amies » (qui varie avec les saisons) à 58 € par personne avec 2 entrées, 2 plats et 2 desserts au choix.
Mais passons au repas que nous y avons fait :
Le temps de choisir sur une carte où tout fait envie, nous avons dégusté en apéritif un blanc de Sicile Cusumano 2019 qui a bien préparé nos papilles. Avec quelques gressins, un morceau de pain trempé dans une merveilleuse huile d’olive d’un beau fruité vert et une tranche de mortadelle aux pistaches. Pour le repas, nous avons opté pour des demi-portions afin de goûter plus de choses mais elles nous ont été servies fort généreusement comme vous pourrez le constater sur les photos.
Comme « antipasti », je n’ai pas résisté à la « friture » de scampi, chipirons et chips de légumes (39 €). Je ne résiste jamais aux scampi fritti, souvenir du temps où ma tante paternelle tenait un restaurant italien à Montmartre : « Il logiz del topolino ». Ici, ils étaient panachés avec des chipirons (le mot est volontairement francisé pour la compréhension des consommateurs car le mot italien qui est totani (si mes souvenirs sont bons) ne leur dirait rien, et accompagnés de chips de légumes et d’une sauce tartare parfaitement exécutée. Un régal !
Sur cette entrée, nous avons bu un blanc gourmand Anghelia 2020 (Isola dei Nuraghi) qui émoustillait bien le côté bord de mer un peu canaille de ce plat.
Pour les pâtes — car comment ne pas manger de pâtes dans un restaurant italien ? — notre choix s’est porté sur les Rigatoni au homard (46 €), une réussite tant au niveau des textures que des saveurs. Et nous avons bu cette fois un verre de pinot grigio (gris) charpenté, rond et long en bouche, généreux et d’une certaine opulence qui escortait parfaitement le homard.
Nous avons poursuivi ce repas par un plat de viande somptueux — oui, osons le mot ! — Un veau farci d’une truffe noire entière de 30 g (81 €) accompagné de tortellini Alfredo (j’imagine inspirés par le célèbre restaurant de Rome), vraiment très riche en saveurs, avec de belles truffes de fin janvier, au moment où elles sont les meilleures.
Je me dois ici de faire un mea culpa vis-à-vis de mes lecteurs et de Franck Potier-Sodaro : j’ai fait ce repas fin janvier, ce qui explique la présence des truffes fraîches. Mais, à cause de différents événements privés dont je ne vais point vous narrer le détail ici, je n’ai pas trouvé l’occasion de vous raconter plus tôt de mon expérience dans ce restaurant. Sans doute, avez-vous d’ailleurs déjà remarqué que j’ai publié beaucoup moins ces temps-ci. Mais tout est désormais rentré dans l’ordre et c’est avec allégresse que je vais reprendre un rythme nourmal avant de fêter les dix ans de Greta Garbure en novembre. Je vous prie donc à tous d’accepter mes excuses pour ce creux de vague exceptionnel. Allez, salivons avec ce plat d’anthologie :
Avec un verre de Barbera d’Asti 2017 « La vecchia vigna » (vieilles vignes), ce grand vin rouge piémontais à forte personnalité, croyez-moi, on peut appeler ça le bonheur !
Maintenant repus, nous ne résistons pas à terminer quand même par un dessert et nous avons bien fait ! Ma partenaire a choisi un tirami-sù (15 €) revisité facétieusement par le pâtissier mais sans aucune trahison, et moi qui adore les châtaignes, j’ai préféré un castagne (16 €) aux marrons confits, confiture de cassis et glace au thé vert dont l’apparente rusticité était détrompée par le contraste du croquant de la surface et de la fraîcheur sous-jacente.
Sans vouloir renchérir en superlatifs, ce fut vraiment un superbe repas que nous avons conclu par un verre de grappa blanche Poli Bassano del Grappa (14 €), une référence classique parmi une jolie diversité sur une carte étonnante consacrée aux grappas.
Très jolie découverte donc que ce restaurant qui a comme tout premier critère la qualité des produits — et ça se sent — et qui décline les fondamentaux en les parant d’une grande élégance, de touches d’originalité qui sont réfléchies et ne dénaturent jamais le plat choisi.
Certes, les prix sont élevés mais la qualité, le savoir-faire, la clientèle et le quartier confirment qu’on est ici dans un lieu privilégié, entre « initiés ».
À noter sans faute dans son carnet d’adresses pour des occasions particulières.
Prix moyen d’un repas : 95 € par personne selon le vin choisi.
Invitation d’une attachée de presse
SORMANI
4, rue du Général Lanrezac
75017 Paris
Ouvert du lundi au vendredi midi et soir
Voiturier
Épicerie pour les fêtes (en dehors du déjeuner et dîner)
Tél : 01 43 80 13 91
Site : www.sormanirestaurant.com