Bernard Dimey père et fille, un spectacle émouvant, plein de charme et de tendresse
Ayant toujours été sensible à la poésie de Bernard Dimey, c’est avec grand plaisir que je suis allée voir ce spectacle, et c’est avec beaucoup d’émotion que j’en suis ressortie. Quelle merveilleuse histoire quoique commencée sur le mode tragique. Pas le tragique sanglant de la mythologie grecque, Atrides et compagnie, mais un tragique quotidien, banal, invisible, ineffable et particulièrement répandu : une femme qui élève seule son enfant après une histoire d’amour qui se termine. Pas forcément mal mais qui se termine. C’est l’histoire de Solange, la maman de Dominique qui élève seule sa fille à Châteauroux. Une vie de province comme en ont vécu d’autres artistes qui ne savaient pas encore qu’ils allaient le devenir (tel Gérard Depardieu qui a lui aussi passé son enfance à Châteauroux) mais qui ont une sensibilité exacerbée, qui sont tissés de la fibre artistique.
C’est ainsi qu’à l’âge de 20 ans, ses études terminées, Dominique — qui ne s’appelle pas encore Dimey — monte à Paris pour démarrer une carrière d’artiste. Elle s’installe à Montmartre dans une petite chambre proche de la rue Lepic et suit les cours de Jean-Laurent Cochet. À Montmartre, elle croise régulièrement un bonhomme barbu. Ils commencent par se saluer, puis sympathisent, puis Bernard Dimey — que vous avez évidemment reconnu — se prend d’amitié pour cette jeune fille et l’invite de temps à autre à boire un verre, à dîner, jusqu’au jour où il lui demande de se raconter. Et Dominique — qui ignore qui est son père — raconte. Bernard Dimey comprend que la mère de Dominque est son ancienne amoureuse et c’est la révélation, le choc ! Cet homme qu’elle a rencontré par hasard à Paris (qui compte des millions d’habitants) et qui lui est devenu familier n’est autre que son père ! Il y a des des destins lumineux…

Avec une sensibilité jamais larmoyante, Dominique Dimey raconte cette rencontre improbable, faites de petits bonheurs, de grand amour, et surtout de manque de temps.
Et si Dominique nous dévoile ainsi l’intime, c’est toujours avec une grande pudeur, entre douceur et douleur. Oui, que d’amour derrière cette désespérance digne, que de charme aussi.
Sans oublier l’accompagnement au piano de Charles Tois (c’est cette version que j’ai vue) qui ajoute aux mots de Dominique des pleins et des déliés.

Je ne vous en dis pas plus, sinon de courir voir ce spectacle dont on ressort profondément remué mais joyeux, ce spectacle qui est une réconciliation avec la vie, même et surtout quand celle-ci n’est pas toute tracée. Comme tous ces petits bonheurs qui pourtant, s’accompagnent de larmes, des larmes de guérison.
Blandine Vié

Bernard Dimey Père et Fille, une incroyable rencontre
Spectacle musical de Dominique Dimey
avec
Dominique Dimey
Charles Tois au piano
ou Laurent Derache à l’accordéon
et la voix de Richard Bohringer
Mise en scène de Bruno Laurent
Décor : Nils Zachariasen
Lumière : Stéphane Baquet
Régie générale : Michel Baumann
Quand ?
les mardis et mercredis à 21 h à partir du 21 septembre
Où ?
au Théâtre de l’Essaïon
6, rue Pierre-au-Lard
75004 Paris
M° Hôtel de Ville ou Rambuteau
Parking Hôtel de Ville
Prix
Plein tarif : 25 €
Tarifs réduits (étudiants,RSA, chômeurs) : 18 €
Enfants moins de 16 ans : 12 €
Réservations et informations : Tél. 01 42 78 46 42 – Courriel : www.essaion-theatre.com