Échos iconoclastes et viniques (ta mère) ! 3
On dirait que notre capacité d’écoute de l’Autre s’est aujourd’hui réduite à la mesure du zapping télévisuel. Je ne sais pas si vous avez remarqué mais votre interlocuteur semble ne vous écouter que pour mieux rebondir par un « Ah bah ! c’est comme moi ! » ou un « Tiens, moi aussi ! », prélude à un copié-collé de votre dernière phrase, mais censé être évidemment plus drôle, plus extraordinaire, bien plus intéressant !
Alors que vous évoquez à mots choisis, avec sensibilité, toute l’émotion récemment procurée par un Puligny-Montrachet du Clos des Lambrays, « Ah bah ! c’est comme moi ! » dit aussitôt l’Autre con. « La semaine dernière, j’ai bu un Saint-Estèphe ou un Médoc, je ne sais plus, mais il était drôlement bon ! »
On peut s’autoriser un « C’est cela, oui… » consterné. Mais pas plus ! Surtout pas plus ! Sinon l’Autre pourrait bien surenchérir par un « Moi aussi, ça me rappelle… » ou « Comme dit Marcel, mon beau-frère… » !!!