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  1. Christian Callec
    1 août 2013 @ 9 h 40 min

    Et moi qui ait toujours pensé que cela venait de ‘ovum mellitus’, l’œuf que l’on battait avec du sucre ou miel, comme on le faisait dans tous les pays du Moyen-Orient actuel et aussi chez les Romains bien avant que César n’envahisse la Gaule… 😉 Voir khagine (Iran) mais aussi M’chawcha / Mchaoucha / Mchoucha (Kabylie) etc. Comme disent les Italiens: ‘Se non è vero, è bene trovato’ (si ce n’est vrai, c’est bien trouvé). Une belle anecdote, ça c’est sur et bien racontée en plus… J’adore!

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    • gretagarbure
      1 août 2013 @ 13 h 54 min

      Mon cher Christian, « ovum mellitus » signifie bien… «œuf mêlé »… qui a ensuite donné omelette !
      Nous sommes donc raccords !
      Merci pour le compliment.

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  2. Bernard Pichetto
    1 août 2013 @ 14 h 06 min

    Bonjour,

    La dernière phrase est particulièrement intéressante – ce qui ne veut pas dire que le reste de l’article ne l’est pas ! – en cela qu’elle peut ouvrir un joli débat sur la perdurance de notions de vente, de compte hors système décimal et nous inciter à tenter de comprendre pourquoi nous utilisons toujours la livre, la demi-livre, voire le litre pour les coquillages ou la stère pour le bois…

    Mais ici, nous parlons de douzaine d’oeufs, d’huîtres (une grosse vaut toujours 12 douzaines dans le bassin de Marennes-Oléron) aussi, vendues également en sizaine, ce qui peut paraître anachronique tant le système métrique et décimal est implanté… nous comptons en base dix, décimale et non en base douze, duodécimale…

    Ces usages nous rappellent que le temps est un drôle de continuum et que, bien que le système décimal existait chez les romains, l’usage du ‘douze’ reste incontournable, douze mois, douze heures sur les montres, douze signes du zodiaque, ainsi que le système américain toujours en vigueur, et les douze tribus d’Israël et les douze apôtres… et là, là, nous rejoignons peut-être le questionnement du treize à la douzaine, évoqué par Blandine.

    Nous pourrions envisager une imprégnation symbolique progressive des douze apôtres + Jésus = 13, ce que confirme, selon moi, l’incontournable parabole de la pierre rejetée (Psaume 118.22), ce compte théorythmé perdurant jusqu’à nos jours jusqu’à ne devenir qu’un simple usage commercial et ménager. Mais l’on peut faire également de ce treize une lecture profane et psychanalytique, comme projection du donnant, dépassant les contingences des mois et des heures, s’autorisant par son offre ou son usage du treize un hors-cadre, un petit espoir de vie supplémentaire, un peu de temps volé…

    Les deux hypothèses me vont bien !

    Amicalement,
    Bernard.

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    • Jacques LOUIS
      1 août 2013 @ 17 h 07 min

      Bonjour Blandine,
      Louis XIII est né le 27 septembre 1601. La première source écrite est bien antérieure. Voici ce qu’en écrit le Centre National de Recherche Textuelle et Lexicologique :
      Étymologie et Historique. 1548, homelaicte (Rabelais, Quart Livre, éd. R. Marichal, chap. 9, p.67, 71); 1561 omelette (J. Du Fouilloux, Receptes pour guarir les chiens de plusieurs maladies, éd. G. Tilander, chap. 73, p.159). Altération, probablement d’origine méridionale (cf. la localisation des formes en au- dans FEW t.5, p.136a) sous l’influence de mots issus du latin ovum «œuf», de amelette «omelette» (19 févr. 1480, Registre des comptes de l’hôtel de ville de Tours, A. Tours dans Gdf. Complément) par métathèse de *alemette, variante de alumecte «id.» (1re moitié XVe s. [date ms.], Ménagier de Paris, éd. G. E. Brereton et J. M. Ferrier, p.244, 33), par substitution de suffixe de alumelle «id.» (ibid., p.245, 5), issu de lemelle forme ancienne de lamelle*, avec agglutination du -a de l’article, v. aussi al(l)umelle, la forme aplatie de l’omelette ayant été comparée à celle d’une lame.

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      • gretagarbure
        1 août 2013 @ 17 h 27 min

        Cher Jacques, je vais vous répondre ce que j’ai déjà répondu ce matin à un contradicteur sur http://www.facebook.com/GretaGarbureMagazine (vous pouvez vérifier) :
        Certes, le mot existait au XVIème siècle mais plutôt sous la forme « homelaicte » (Rabelais) et même encore auparavant sous celles de « alemette », « alumelle » ou « alumecte » qui seraient des altérations pour « amelette ».
        Toutefois, pour ces mots, l’étymologie diffère : pour les Picards, ce serait le diminutif d’âme, par allusion au contenu de l’œuf ; pour d’autres ce serait un mot formé à partir du mot latin « ovum » = œuf et de « lumelle », ancienne forme de lamelle = petite lame, à cause de la forme aplatie de l’omelette et de sa ressemblance avec une lame.
        Cette explication nous paraît tirée par les cheveux et nous lui préférons de beaucoup celle rapportée par le docteur Jean Heroard, médecin du Dauphin, dans son journal (publié), à savoir que «omelette » tirerait son nom de « œufs meslette », autrement dit « œufs mêlés ». Cela nous paraît bien plus plausible.
        Je n’ai d’ailleurs jamais dit que la recette de l’omelette n’existait pas avant Louis XIII, seulement qu’elle s’était propagée sous le nom d’omelette à partir de cette anecdote.
        Quant à la première recette connue d’omelette publiée dans un livre, elle date de 1654 et c’est « l’omelette à la Célestine », parue dans le troisième livre de Nicolas de Bonnefons : « Délices de campagne ».
        Bien cordialement.

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  3. Christian Callec
    2 août 2013 @ 7 h 19 min

    À mon humble avis, mais je peux me tromper, mes années de latin sont si lointaines, « Ovum mellitus » ne signifie pas œuf mêlé, Blandine, mais œuf au miel, œuf sucré. Cf. Diabetes mellitus ‘flux sucré’ (sucré comme du miel).

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    • gretagarbure
      2 août 2013 @ 9 h 06 min

      Christian, vous avez parfaitement raison !
      Mais attaquée hier comme par un essaim… d’abeilles justement, je vous ai répondu trop vite.
      Voilà donc une quatrième étymologie possible pour le mot omelette, ce qui ne va pas faire plaisir à mon contradicteur acharné pour qui plusieurs étymologies pour un seul mot n’est guère possible !
      Et pourtant, quand on lit les dictionnaires, à commencer par Le Littré, il n’y a que ça : des différences d’opinions entre spécialistes avisés !
      Bonne journée !

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  4. Christian Callec
    2 août 2013 @ 12 h 57 min

    Il serait peut-être intéressant d’essayer de retrouver des traces de cet ‘ovum mellitus’ dans des livres d’Apicius et de Columella. Il pourrait aussi y avoir eu un barbarisme quelque part au Moyen-Âge, où les recettes d’Apicius étaient très à la mode (semble-t-il) et une transgression en étapes de ov’-mellit’ vers oeuf-meslette ce qui ferait se rejoindre 2 des pistes au niveau étymologie… Je ne suis pas un spécialiste, ce n’est qu’une intuition. Belle et bonne journée!

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    • gretagarbure
      2 août 2013 @ 13 h 09 min

      Sans doute Christian !
      Un travail d’orfèvre très intéressant mais qui sort un peu de mes compétences.
      Je ne suis pas une chercheuse au sens scientifique du terme, seulement une journaliste- écrivain-blogueuse qui essaye de vulgariser une forme de culture liée à la cuisine de manière ludique…
      Et c’est déjà passionnant !

      Bon après-midi.

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  5. Christian Callec
    2 août 2013 @ 13 h 07 min

    Détail amusant: je viens de lire dans un extrait d’un livre de cuisine néerlandais (± 1510) la recette des œufs brouillés, avec en finale au moment du service de ces œufs brouillés: ‘Certains l’assaisonnent de la poudre de gingembre, d’autres de sucre’… Les temps ont bien changé depuis 🙂

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