Le Paris XVII
Le Paris XVII
Néo-bistrot
Paris 17ème
On est typiquement ici dans un néo-bistrot.
C’est-à-dire un ancien bistrot avec son comptoir et son carrelage bigarré, mais revisité avec bonhomie côté déco. C’est sympathique.
Et l’on comprend vite que, bien situé dans un quartier où les enseignes de restauration ne se bousculent pas, l’endroit est particulièrement attractif pour les employés des bureaux avoisinants qui l’assaillent au déjeuner.
Cosimo et Sébastien en sont les patrons jeunes et dynamiques, ce qui ajoute à la bonne humeur ambiante.
Nous voilà donc attablés et, comme toujours, notre repas commence par quelques minutes de doute : le choix cornélien entre plusieurs plats qui nous tentent. Lequel privilégier ?
Pour les entrées, ce sera « salade de lentilles œuf » (7 €) pour moi et terrine de sanglier aux trompettes de la mort (7,50 €) pour Patrick. Mais j’aurais bien goûté aussi « l’œuf mayonnaise » (3,50 €), « les poireaux vinaigrette » (6 €) ou « l’os à moelle et sa tartine » (9,50 €). De vrais hors d’œuvre de bistrot !
Assaisonnées avec échalotes et huile d’olive, les lentilles sont presque al dente mais la cuisson de l’œuf est épatante. Quant à la terrine, elle vient de Chez Bobosse » à Lyon et se laisse manger avec plaisir.
Pour les plats nous avons jeté notre dévolu sur un « suprême de poulet fermier aux morilles » (17 €) et une « andouillette AAAAA, frites, salades » (16 €). Ah les andouillettes ! Combien en aurons-nous mangé au cours de nos pérégrinations ?
Sinon, on aurait pu choisir des « noix de Saint-Jacques, purée » (19 €), un « pavé de rumsteak sauce au poivre » (18 €), ou bien un « tartare de bœuf, frites, salade » (14 €), un « boudin noir, purée et compote » (14 €), un « confit de canard, purée » (16 €) ou un « tartare de saumon » (16 €). On est donc bien dans un registre bistrot.
Comme vous me savez attachée aux appellations, d’emblée je me réjouis que le suprême soit bien un suprême, c’est déjà ça (voir notre article sur le sujet : http://gretagarbure.com/2013/12/28/les-mots-des-mets-la-saveur-cachee-des-mots-30/) !
Les produits sont de qualité, autre bon point.
L’andouillette est classique, la volaille bonne, mais difficile à couper car sa peau est presque parcheminée. C’est probablement dû au réchauffage — salamandre ou micro-ondes ? — dommage ! Quant à la purée, elle est assurément faite maison mais sans doute détendue avec l’eau de cuisson. Nous aurions aimé sentir un peu plus le goût du lait et du beurre…
Bon, ne perdons pas de vue que beaucoup de femmes fréquentent le restaurant. Il y a donc sans doute la volonté de faire une « vraie » cuisine mais qui ne fasse pas peur à ces dames côté ligne.
Pour terminer, je résiste tant bien que mal au saint-nectaire (5,5 €), au saint-marcellin (6 €) ou à « l’éternel camembert » (6 €) pour me focaliser sur un « baba au rhum » (8 €) tandis que Patrick opte pour un dessert d’enfance : le Mont-Blanc (5,50 €), sans même un regard pour la « mousse au chocolat » (5,50 €), la « crème brûlée » (7 €) et quelques autres dont il est habituellement friand.
Le Mont-Blanc a quelque peu déstabilisé Patrick car la crème fraîche qui le recouvre est juste battue, pas fouettée et un peu acide.
Mais je dois dire que, accompagné de son verre de rhum — comme ça on ne met que ce que l’on veut — mon baba, servi chaud, est somptueux : la pâte à savarin d’abord, souple et vraiment excellente, la crème Chantilly aussi, pas trop sucrée et déposée à côté plutôt qu’en dôme sur le baba, ce qui est plus agréable pour la dégustation… et même le rhum ! Joli point d’orgue donc à ce déjeuner.
Sur ce repas, nous avons bu un Valréas côtes-du-rhône villages domaine des Grands Devers 2009. Il dégage bien les sinus grâce à un fort degré alcoolique, mais les arômes de fruits noirs sont gourmands. En bouche, la structure tannique s’harmonise bien avec les sensations épicées du vin et des plats. On sent qu’il ne refuse pas le combat avec l’andouillette et accepte poliment par ailleurs la fréquentation toujours hasardeuse de la sauce crémée de la volaille. Il a une bonne bouille, ce valréas.
Sincèrement, nous croyons que cette adresse a un réel potentiel malgré quelques « peut mieux faire ». Elle a le mérite de pérenniser le répertoire classique de la cuisine de bistrot en intégrant une petite touche de modernité.
Ne ménageons donc pas nos encouragements, d’autant qu’il y a désormais une cave à vin jouxtant le restaurant… dont nous vous parlerons très bientôt !
Invitation d’une attachée de presse.
Blandine & Patrick
PARIS XVII
41, rue Guersant
75017 Paris
Ouvert du lundi au vendredi de 12 h à 14 h 30 et de 19 h 30 à 22 h 30, et le samedi de 19 h 30 à 23 h.
Tél : 01 45 74 75 27
Courriel : www.parisxvii.com