Le marronnier rouge qui rend con !
« Tout le monde » de la gastronomie est en émoi avant, pendant et après la parution du nouveau guide Michelin.
Avant, « tout le monde » a une bonne raison, personnelle ou professionnelle, de hurler son désaccord avec le système forcément élitiste et faillible qui note, classe, récompense ou sanctionne comme à l’école des grandes personnes, pourtant responsables et volontaires.
Pendant, l’effervescence est à son comble et « tout le monde » médiatique se bouscule à la conférence de presse du lundi à 11 heures précises. « Tout le monde », ça veut évidemment dire que même les plus hostiles à la méthode, les plus suspicieux quant aux appréciations qui président à ce classement ne céderaient pas leurs fauteuils d’orchestre pour un (fauteuil) empire.
Après, « tout le monde » commente la distribution stellaire avec plus ou moins de compétence, d’aigreur, de bonheur, de complaisance inavouée, de ricanements de hyène comme de jovialité béate.
Et surtout, l’heure est venue pour que « tout le monde « puisse enfin dénigrer un classement qui n’a aucun fondement, qui ne révèle finalement rien ni personne, qui ne repose que sur des subjectivités additionnées, adulateur de vieilles gloires dépassées, ignorant des génies présents à chaque coin de rue de chaque bourgade, refusant ses trophées aux plus créatifs dont mon beau-frère a entendu parler par un collègue à sa voisine qui adore la bonne bouffe et est incollable sur la liste complète des saint-pourçains moelleux et des meilleurs pâtés de merles blancs.
Alors, bons appétits et bons profits, ô ministres intègres ! Conseillers vertueux !