L’appellation Saint-Joseph a 60 ans !
L’AOC Saint-Joseph a fêté ses 60 ans et, en cet honneur, ses vignerons ont invité quelques journalistes français et belges à venir faire un p’tit tour sur place juste avant Noël. Mais pas pour arpenter le vignoble, ce que nous avions déjà tous fait une ou plusieurs fois en d’autres circonstances mais simplement pour le plaisir de passer 24 heures ensemble à partager quelques moments de détente et bien sûr… de nombreux vins ! Une pause festive, culturelle — aussi ! — et gourmande pour célébrer un anniversaire « bacchusien ».
Je vous en ai d’ailleurs déjà parlé ici : https://gretagarbure.com/2017/01/22/serviettes-torchons-9/
Un petit rappel quand même au sujet de l’appellation. Géographiquement, elle s’étend sur une cinquantaine de kilomètres sur la rive droite du Rhône et couvre 26 communes sur les départements de l’Ardèche et de la Loire, dans la Vallée du Rhône septentrionale. L’appellation est surtout connue pour ses vins rouges, puissants et fins, élaborés à partir de syrah mais elle produit également 10% de Saint-Joseph blanc qui assemble les cépages roussanne et marsanne.
Mais il est temps de passer aux festivités.
À peine descendus du train, nous voici conduits aux « Carafes en folie » à Tournon-sur-Rhône, restaurant/bar à vin/caviste tenu par Jean-François Malsert, aux fins de nous y sustenter. Entourés de vignerons, nous y faisons une dégustation tout en y mangeant fort convenablement une cuisine de bistrot sans surprise mais sincère, de bonne facture et préparée avec de bons produits.
Et au menu :
Côté vins, j’ai particulièrement aimé : le saint-joseph blanc 2015 du domaine du Chêne, rond, aimable, légèrement vanillé (16 €), le blanc cuvée « le berceau » 2015 du domaine Bernard Gripa, équilibré et racé (25 €), le blanc 2015 du domaine Jolivet, souple malgré un boisé qui se devine (18 €). En rouge, la cuvée « le berceau » 2014 au nez très agréable, gourmand et fruité, toujours du domaine Bernard Gripa, a été mon coup de cœur (32 €, épuisé) et j’ai bien aimé aussi le 2015 du domaine des Rémizières (14,60 €).
L’après-midi, nous voici en route pour la fabrique de porcelaines culinaires Revol dont je vous ai déjà narré la visite (voir le lien ci-dessus).
Il est temps de s’installer dans nos chambres pour un brin de toilette avant le dîner. Nous sommes logés dans le très joli Hôtel de la Villeon, hôtel particulier de charme du XVIIIe siècle qui nous transporte dans une autre époque. Malheureusement, nous n’avons guère le temps de nous y attarder.
Nous voilà déjà repartis pour dîner au Mangevins, à Tain-l’Ermitage (de l’autre côté du Rhône), établissement auquel Greta Garbure avait déjà rendu visite il y a quelques années, lui attribuant même un rond de serviette. C’est toujours le même couple qui tient les rênes mais le restaurant a déménagé pour s’agrandir. Nous passons une excellente soirée très joyeuse et pleine de rires. En revanche, vive déception au niveau de la table. Les « kokotchas » annoncées sont en fait des joues de lotte en persillade bien trop cuites et donc molles, outre le fait que la noix de joue de bœuf confite est redondante avec le paleron du déjeuner, elle est décevante et le dessert au thé matcha totalement improbable. Zappons ! Heureusement, les vins sont là pour nous consoler. Parmi tous ceux goûtés, j’ai retenu particulièrement le « Paradis Saint-Pierre » blanc 2015 du domaine de Coursodon (28 €) et en rouge également la cuvée « Sai+nte-Épine » 2014 du domaine des Pierres sèches dont les notes de poivre blanc m’ont emballée. Malgré le repas un peu raté, la tablée fut très joyeuse et nous avons beaucoup devisé avec Xavier Gomart, mon voisin, directeur général de la Cave de Tain.
Jolie balade pour rentrer à l’hôtel à pied en traversant le Rhône.
Le lendemain, à peine le petit déjeuner avalé, direction Lyon pour une jolie visite culturelle au Musée des Beaux-Arts de la ville : l’exposition Matisse qui nous est commentée de manière épatante par notre guide Marion Falaise, attachée au Département Culturel du Musée. Courez la voir, c’est jusqu’au 6 mars et elle est magnifique ! Je vous passe juste la photo du tableau qui représente Greta. Une autre Greta bien sûr mais clin d’œil !
Aussi régalantes soient-elles, après ces nourritures spirituelles, nous avons besoin de nourritures terrestres aussi, est-ce d’un pas assuré que nous nous dirigeons vers « Le Potager des Halles », restaurant que nous vous avions chaudement recommandé il y a quatre ans, comme vous pouvez le lire ici : https://gretagarbure.com/2013/01/03/bonne-table-belle-table-evi-table-6/
Eh bien cette fois, j’ai la joie de vous annoncer qu’entre temps il y a eu des travaux et que la table est toujours aussi gourmande. Notre rond de serviette s’impose donc.
Mais commençons par une dégustation apéritive de Saint-Joseph blancs :
Dégustation que nous allons évidemment poursuivre tout au long du repas.
Celui-ci commence par des petites choses de bouche fort agréables : couteaux, croquettes de jambon, toasts de foie gras :
Mais passons aux choses sérieuses : une première entrée, puis une seconde :
Puis, un plat d’agneau majestueux — Agneau de la ferme de Chavisy, gnochettis au beurre de tuffe, jus corsé, effeuillé de choux de Bruxelles — où il m’est donné de goûter pour la première fois des feuilles de chou de Bruxelles (légume que j’aime déjà braisé) à peine tombées au beurre et c’est tout à fait délicieux. Même mon voisin de gauche — qui est Belge — n’en revient pas ! Une idée que je reprendrai à mon compte.
Un p’tit dessert tout en légèreté pour terminer et nous voilà rassasiés de belle manière.
Nous avons bien sûr goûté d’innombrables vins tout au long de ce repas et il n’est pas facile de tous les énumérer ni même de vous les montrer en photo car les bouteilles n’ont cessé de voyager d’une table à l’autre. Mettons donc un verre en illustration qui symbolisera tous les autres :
Mais j’ai apprécié aussi : le saint-joseph blanc « lieu-dit Digue » 2014 de la cave Yves Cuilleron (beaucoup !), minéral et à la belle finesse, le blanc croquant « Saut de l’Ange » 2015 de chez Pierre-Jean Villa, le rouge cuvée « Extrem » 2014 du domaine Boissonnet qui m’aurait bien plu sur du gibier (30 €) et l’impeccable rouge « Les Granilites » 2014 de Chapoutier (25,45 €). J’en oublie sûrement et j’en suis désolée pour les vignerons non cités.
Mais l’essentiel n’est-il pas de rentrer à Paris avec en tête l’idée (et l’espoir) de souvent boire du Saint-Joseph parce que mazette… qu’est-ce que c’est bon !
Blandine Vié
www.aoc-saint-joseph.fr
Carafes en folie
Restaurant/Bar à vins/Caviste
Jean-François Maisert
56, avenue Maréchal Foch
07300 Tournon-sur-Rhône
Tél : 04 75 08 19 52
Fermé le dimanche et lundi.
Hôtel de la Villeon
2, rue Davity
07300 Tournon-sur-Rhône
Tél : 04 75 06 97 50
www.hoteldelavilleon.com
Le Potager des Halles
Mai et Franck Delhoum
3, rue de la Martinière
69001 Lyon
Ouvert tous les jours, midi et soir, du mardi au samedi.
Réservation conseillée.
Tél : 04 72 00 24 84
www.lepotagerdeshalles.com
Lalau
30 janvier 2017 @ 13 h 09 min
J’aurais dû venir! Merci de nous faire envie. Bises