Du pain et du vin…
c’est pas du baragouin !
Bah si ! Justement !
Vous vous demandez peut-être ce que j’ai voulu dire par-là !
Mais qu’est-ce qu’elle bredouille, la Blandine ?
C’est quoi ce charabia ?
Ça veut dire quoi « du pain et du vin, c’est pas du baragouin » ?
C’est quoi d’abord du baragouin ?
Pour les dictionnaires, c’est un langage incompréhensible du fait de son incorrection, ou d’un excès de recherche, de technicité, etc.
Ou alors un langage qu’on ne comprend pas parce que c’est un patois ou un dialecte qu’on ne connaît pas.
Ou encore une manière de s’exprimer de qualité inférieure, en raison de sa forme ou de son contenu.
Pire que du « p’tit nègre » qu’on définissait au début du XXe siècle comme une version naturellement simplifiée du français.
Eh bien oui ! Le baragouin, c’est un peu tout ça.
Le terme est apparu au Moyen-Âge dans l’Ouest de la France et s’est vulgarisé environ un siècle après la réunion de la Bretagne à la France en 1396, par le mariage de Jeanne de France avec Jean V de Bretagne. Et il a eu tout de suite eu une acception méprisante.
Et vous savez d’où ça vient ?
De ce que de pauvres Bretons ont quitté leur Basse-Bretagne (partie occidentale de la Bretagne) natale pour venir chercher leur pitance en France, leur nouveau pays. Seulement, ils ne parlaient que le breton ! Ils se louaient çà et là pour travailler et quand ils avaient faim, ils entraient dans les auberges et réclamaient « bara » et « gwin » !
Seulement personne ne les comprenait, ils devinrent la risée de tout le monde et ces deux mots accolés — bara et gwin — se fondirent en un seul pour un sobriquet pour les désigner.
Et pourtant, en breton bara et gwin signifient seulement… « pain » et « vin » !
Et ce terme sous-entendait « l’étranger », le « barbare », par opposition à « chrestian » et « françois ».
Un mépris qui a aussi donné le nom de famille Painvin.
Et pourtant, le pain et le vin !
Ne s’agit-il pas là de l’essentiel ?
Alors, vous pensez toujours que je baragouine ?