CHEZ PAUL – Lyon
CHEZ PAUL
Bouchon lyonnais
Lyon (Rhône)
À Lyon, il y a deux Paul : Bocuse et l’autre ! Et en fait de bouchons lyonnais, il y a surtout des filons à touristes et des filous pour les exploiter.
Aujourd’hui, nous parlons de « Chez Paul », l’un des derniers authentiques bouchons à l’ancienne, ces bistrots lyonnais à cochonnailles et à bons petits plats où l’on venait autrefois faire un mâchon, ce casse-croûte roboratif de la matinée autour d’un pot de vin rouge, entre gens de bonne compagnie.
Avec ses vieilles photos partout sur les murs et ses tables aux nappes à carreaux rouges et blancs, le cadre est typique et met tout de suite dans l’ambiance.
Mais dès que l’on s’asseoit — nous sommes venus au déjeuner —, la fête commence !
D’abord avec l’impressionnant défilé de saladiers de hors d’œuvre variés : lentilles, cocos, betteraves, museau, gratons + une assiette de charcuterie (terrine de joues de porc, tête roulée, lard cuit), grand pot de cornichons en grès oblige pour accompagner. Nous avons trouvé les lentilles un poil trop al dente et poivrées poivrées, mais sinon, que du bon ! Et en plus , on a le droit d’en reprendre ! Nous apprenons que les charcuteries et la viande viennent de Saint-Laurent-d’Agny. Beaux produits, vraiment ! Le lard est à tomber…
Après, on décide de se faire un menu cochon : civet de joues de porc lié au sang avec des pommes vapeur pour Patrick, et côte de cochon (250 g tout de même !) à l’échalote avec un gratin de macaronis (penne) pour moi. Comme dit le dicton, l’appétit vient en mangeant ! Les plats ont un parfum de beaux dimanches d’enfance, comme quand on allait voir sa mémé.
Bon, on aurait pu aussi choisir d’autres saveurs et d’autres souvenirs : tête de veau ravigote, saucisson chaud, langue de bœuf sauce piquante, tablier de sapeur, poulet au vinaigre, quenelles de brochet, hochepot de queue de bœuf, andouillette à la ficelle, boudin paysan.
C’est pas tout ça, mais avant le dessert, ce serait un crime de ne pas goûter au Saint-Marcellin de la Mère Richard, coulant, fruité, affiné au top (mieux affiné et moins cher que chez la Mère Brazier).
Et comme tout a une fin — ou une faim dans notre cas… — voilà le moment attendu de la farandole de desserts maison. Oui, oui, y en a plusieurs : crème renversée, riz au lait, compote de pruneaux. Oui, oui, on peut prendre des trois. Et même en reprendre. Et le pire, c’est que c’est ce qu’on a fait !
Cette bonne popote de ménage, c’est Madame Josiane Chenoux qui la fait depuis 8 ans. Bravo Madame, votre cuisine remplit l’estomac, mais elle réchauffe aussi le cœur !
Bon, pour faire passer tout ça, on a fait couler deux pots de côtes-du-Rhône. Non qu’on ait prévu de boire chacun le sien, mais le premier en a entraîné un autre… Un vin de soif. C’est « gouleyeux » comme disait Jean Lefèbvre dans « Un idiot à Paris ».
Une adresse pour crier haut et fort : c’est tout bon, c’est tout Lyon !
Allez, ne boudons pas notre plaisir : rond de serviette adjugé ! D’ailleurs, comment Greta Garbure pourrait-elle ne pas l’y laisser alors que sa devise « Mets-m’en trop ! », c’est un peu la philosophie de cette maison ?
Plat du jour : 13,50 €
Menu du midi : 19 € (entrée, plat, fromage et dessert)
Menu du soir : 25 €
Le pot de vin rouge (46 cl) : côte de Brouilly ou côtes-du-Rhône (10 €)
Addition payée.
Blandine & Patrick
Chez Paul
11, rue du Major-Martin
69001 Lyon
Ouvert midi et soir du lundi au vendredi
et midi et soir le samedi du 1er septembre au 30 avril.
Tél/Fax : 04 78 28 35 83
Courriel : restaurantchezpaul@voila.fr
Site : www.chezpaul.fr
Historique du Pot lyonnais
(lu sur la carte du restaurant)
« Au Moyen-Âge, il s’appelle l’Asnée
(unité de mesure : ce qu’un âne peut porter, soit 93 l.).
Au XVIème siècle, c’est le Pot. Il est ramené à 2,08 l.
Au XVIIème siècle, il ne contient plus que 1,04 l.
Au XIXème siècle (1843), il est ramené à 46 cl (1/2 pinte).
Depuis plus de 150 ans, ce pot fait partie de la Tradition lyonnaise. »
Une cave sur place
11 avril 2013 @ 9 h 04 min
« Les plats ont un parfum de beaux dimanches d’enfance, comme quand on allait voir sa mémé… »
C’est exactement ce que je me suis dit à chaque déjeuner ou dîner que j’ai eu l’occasion de vivre « chez Paul ».
Merci pour ce debut de journée « bien cochon »
Antoine M
11 avril 2013 @ 14 h 47 min
Alors ça, ça donne envie de s’arrêter à Lyon ! Miamerci !